Algérie

Annulation et grosses pertes



C'est une première que vient de vivre l'une des plus importantes manifestations automobiles dans le monde, en l'occurrence le Salon de Genève. Il a été annulé 5 jours avant son inauguration à cause du coronavirus qui est en train de semer la panique dans le monde. Une décision inédite et ultime qui a créé un remue-ménage indescriptible et une profonde amertume chez les constructeurs.Prévue du 5 au 15 mars courant, cette 90e édition devait réunir plus de 70 marques venues du monde entier. Un investissement annuel très important, minutieusement préparé par les marques pour présenter leurs dernières innovations technologiques. Et c'est d'ailleurs en raison des coûts de plus en plus élevés d'une participation à cet événement incontournable que le nombre des constructeurs à renoncer à leur présence est tout aussi important et qui renseigne sur les difficultés vécues par l'industrie automobile mondiale.

Une décision sans appel
La décision du GIMS (Geneva International Motor Show) repose en réalité sur celle des autorités fédérales suisses d'interdire toutes les manifestations réunissant plus de 1 000 personnes et qui a été prise le 28 février dernier suite à l'apparition de cas avérés de personnes atteintes du coronavirus. Même si quelques jours plus tôt les responsables du Gims avaient déjà souligné que des mesures étaient décidées pour un contrôle sanitaire durant la manifestation avec l'affectation d'équipes médicales préparées à faire face à d'éventuelles cas signalés.
Un cas exceptionnel que les participants ne sauraient contester et que les organisateurs ont justifié à travers un communiqué rendu public vendredi dernier. «Nous regrettons cette situation, mais la santé de tous, acteurs et visiteurs, est notre priorité absolue ainsi que celle de nos exposants. Il s'agit d'un cas de force majeure et d'un coup très dur pour les exposants qui ont massivement investi dans leur présence à Genève. Nous sommes pourtant convaincus qu'ils comprendront cette décision.»
150 premières mondiales
Il y a lieu de rappeler que le coût d'une participation à cette prestigieuse manifestation peut atteindre plusieurs millions d'euros à une période où les ventes mondiales de véhicules connaissent un net recul. Une raison suffisante invoquée par la quinzaine de constructeurs de dimension internationale qui avaient décidé de boycotter l'édition de cette année.
Ainsi, sitôt achevés, les stands des participants ont commencé à être démontés. Mais contrairement à la normale, cela se fait avant même que les visiteurs et les journalistes n'aient pu apprécier le design des espaces et la beauté des produits exposés.
Il était prévu, au cours de cette édition annulée, la présentation de 900 véhicules dont plus de 150 premières mondiales et européennes.
A cela s'ajoutent les dizaines d'innovations technologiques de tout genre touchant aussi bien la sécurité passive et active que l'amélioration des conditions générales de mobilité. C'est ce qui a fait depuis toujours la particularité du Salon de Genève comparativement aux évènements mondiaux, un rendez-vous annuel qui, «à travers les objets de mobilité d'aujourd'hui ou d'idées de demain, de la citadine efficiente à l'hypercar de rêve, réunit la tradition, la passion et l'innovation».
L'annulation exceptionnelle du Salon de Genève 2020 aura occasionné, en définitive, des pertes sèches importantes pour les marques participantes sans aucune possibilité, pour l'heure, d'une éventuelle indemnisation de la part des autorités fédérales suisses ou le remboursement des frais de location des espaces auprès de l'organisme organisateur.
Renault Morphoz
Le véhicule électrique de demain
Renault dévoile son tout nouveau concept-car baptisé Morphoz. L'engin, qui devait initialement être révélé sur le Salon de Genève 2020, prend la forme d'un SUV aux lignes dynamiques et aux portes antagonistes. Il est électrique et autonome. Jusque-là rien de bien nouveau dans l'univers automobile actuel... Mais ce Morphoz a toutefois de quoi surprendre ! Il est en effet capable de s'allonger en partie arrière pour proposer deux empattements. La métamorphose permet ainsi de passer du mode «City» (version courte) au mode «Travel» (version longue).
Dans le premier cas, le Renault Morphoz mesure 4,40 m de long pour un empattement de 2,73 m. Il embarque alors une batterie de 40 kWh, suffisante pour les trajets quotidiens. Lorsque l'heure est venue de partir en vacances, le prototype voit sa carrosserie coulisser pour atteindre 4,80 m en longueur. L'empattement passe à 2,93 m, ce qui laisse la place pour embarquer 50 kWh en plus (90 kWh au total).
Renault explique que la transformation et la greffe du pack additionnel s'opéreront dans une «station dédiée». Pas plus de précisions, mais rappelons qu'il s'agit pour l'heure d'un concept !
En mode «Travel», en plus de disposer d'une meilleure autonomie (700 km au lieu de 400 km), plus adaptée aux longs trajets, il y a désormais plus d'espace aux jambes, ainsi que de la place pour deux bagages supplémentaires. «Ce véhicule futuriste représente la vision de Renault de la mobilité électrique personnelle et partageable à l'horizon post-2025», annonce la marque. Une vision à moyen terme donc.
Concrètement, le concept Morphoz préfigure la future famille de modèles électriques Renault. Pour cela, il repose sur la nouvelle plateforme modulaire électrique «CMF-EV», qui permet, comme nous venons de le voir, plusieurs configurations de capacité et d'autonomie, d'habitabilité et de volume de coffre mais aussi de puissance (136 ch en «City» et 218 ch en «Travel» pour le Morphoz). De manière plus générale, cette architecture offre au véhicule un empattement long avec des roues repoussées aux quatre coins, des porte-à-faux réduits et un plancher plat. A bord du Renault Morphoz, le conducteur fait face à un volant futuriste qui intègre un écran de 10,2 pouces (26 cm). Derrière, la planche de bord est formée par un immense écran rétractable. Ce changement de configuration est possible aussi bien en conduite manuelle qu'en mode autonome. Car oui, le Morphoz dispose d'un système de conduite autonome de niveau 3*.
Notons également que le siège passager avant peut pivoter en s'orientant vers l'arrière, ce que Renault appelle le mode «Partage». Les quatre sièges sont indépendants et séparés par une imposante console centrale traversante. L'intelligence artificielle entre alors en jeu pour puiser (sur autorisation uniquement) les données et les informations nécessaires. Un assistant virtuel pourra être commandé de trois manières : tactile sur les écrans ou la console, gestuelle avec les mains ou vocale.
Voiture de l'année 2020
La Peugeot 208 haut la main
C'est dans des conditions exceptionnelles que s'est déroulée la remise du prix du «Car of the year» au Centre des expositions de Genève lundi dernier. La cérémonie, organisée à huis clos, a été retransmise en direct sur le site internet du GMIS ainsi que sur la page Facebook GimsSwiss. Plébiscitée par un jury de 58 journalistes, la Peugeot 208 a été nommée «Car of the year» face aux six autres finalistes. La voiture s'est démarquée de ses concurrents grâce à sa motorisation qui propose une version électrique en plus des traditionnels moteurs essence et diesel. Une fois la voiture lauréate annoncée, Frank Janssen, président du Jury et journaliste automobile du Stern, a pu s'entretenir avec Jean-Phillipe Imparato, directeur de Peugeot, par vidéo-conférence. En direct depuis le Royaume-Uni, M. Imparato a pu réagir à l'annonce du résultat : «Nous sommes très heureux de remporter ce trophée. C'est un privilège d'être reconnu par un jury d'experts tel que celui du ?'Car of the year''.»
Les résultats 2020 :
1/ Peugeot 208 | 281 points
2/ Tesla Model 3 | 242 points
3/ Porsche Taycan | 222 points
4/ Renault Clio | 211 points
5/ Ford Puma | 209 points
6/ Toyota Corolla | 152 points
7/ BMW 1 Series | 133 points
DS9
Le haut de gamme revisité
C'est l'une des nouveautés les plus attendues du 90e Salon automobile de Genève avant son annulation. C'est la DS9, la nouvelle et première grande berline tricorps siglée DS.
Au menu, 4,93 m de long pour 1,85 m de large et 2,90 m d'empattement, soit des dimensions proches de celles d'une Audi A6 (4,94 m, 1,88 m et 2,92 m). Mais aussi des roues imposantes de 690 mm de diamètre et une ligne de pavillon plongeante pour une silhouette de coupé 5 portes qui nous rappelle un peu la Peugeot 508 avec laquelle la DS9 partage d'ailleurs la plateforme EMP2 du groupe PSA.
Côté design, on retrouve aussi la fameuse et large calandre «DS Wings», désormais chère à la marque. Celle-ci profite d'un effet diamanté tridimensionnel et est surplombée, sur le capot, d'un sabre guilloché «Clous de Paris».
Autre spécificité esthétique : la DS9 gagne des cornets à chaque extrémité de son pavillon, comme la DS de 1955. Mais ici, ces éléments ont été revisités pour faire office de feux de position latéraux. On notera également la présence de poignées de porte affleurantes et d'un pavillon bi-ton noir. A l'arrière, les feux sont effilés et profitent d'un dessin intérieur en écailles. Ils sont soulignés par une baguette chromée qui se prolonge en sabres latéraux, «hommage aux éléments graphiques de la grande carrosserie française des années 1930», explique DS.
A l'intérieur, en revanche moins de surprise. Le nouveau vaisseau amiral de la marque premium de PSA s'inspire largement du DS7 Crossback avec notamment des sièges bracelet gainés de cuir, des commandes de console centrale ornées d'un guillochage «Clous de Paris», une montre BRM au sommet de la planche de bord et une offre de personnalisation conséquente via les «Inspirations DS» (Bastille, Rivoli, Opera).
Niveau mécanique, la berline se lancera avec la motorisation hybride rechargeable «E-Tense». Celle-ci associe un moteur quatre cylindres essence 1.6l PureTech de 180 ch et un bloc électrique de 110 ch intégré à la boîte de vitesses automatique à huit rapports EAT8. Comme sur la Peugeot 508 Hybrid (et les Peugeot 3008 Hybrid et Citroën C5 Aircross Hybrid), l'ensemble développe une puissance de 225 ch.
Plusieurs modes de conduite («Electrique», toujours sélectionné au démarrage, «Hybride» et «Sport E-Tense»), un système de récupération d'énergie à la décélération et au freinage, ainsi qu'une fonction «E-Save» qui permet de réserver suffisamment d'énergie pour rouler en mode 100% électrique (pour rouler au centre-ville par exemple), complètent la panoplie.
Enfin, en ce qui concerne les aides à la conduite, DS reconduit son traditionnel arsenal avec notamment la suspension pilotée «DS Active Scan Suspension», la conduite semi-autonome de niveau 2 «DS Drive Assist», l'aide au stationnement «DS Park Pilot», le dispositif de vision nocturne «DS Night Vision» ou encore le système d'éclairage doté de modules à LED pouvant pivoter à 180° «DS Active LED Vision».
Créée en France et produite en Chine pour être proposée à l'international, la DS9 sera commercialisée au deuxième semestre 2020.
B.B.


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