Algérie

Annie Steiner, une vie consacrée à l'Algérie



Annie Steiner, une vie consacrée à l'Algérie
Ce que nous avons fait n'est qu'un devoir.Nous n'avons aucun mérite particulier, nous qui avions combattu pour notre pays. Le grand mérite revient à ces étrangers qui ont combattu pour une cause juste alors qu'ils étaient considérés, y compris par leurs familles, comme des traîtres.» C'est en ces termes que le docteur Lamine Khene a tenu à rendre hommage à la grande moudjahida Annie Steiner. C'était hier matin au siège du journal El Moudjahid. En rendant cet hommage à celle qui fut prisonnière dans les geôles coloniales durant 6 années, les responsables de l'association Machaâl Chahid ont voulu faire un clin d'?il à ces Algériens qui, malgré leurs origines européennes, ont choisi «la cause des justes», comme l'a bien résumé Lamine Khene.Annie Steiner, elle, semblait même avoir oublié ce qu'elle avait enduré. «J'aime tellement ce pays que j'ai tout oublié», a-t-elle ironisé malgré ses 85 ans. Et même lorsque son ex-mari lui avait «kidnappé» ses enfants alors qu'elle était en prison, il lui suffisait de «penser aux maquisards qui, eux, n'avaient jamais connu leurs enfants» pour se consoler. Pis, la dame, qui avait comme compagnes de détention Jacqueline Guerroudj et Meriem Belmihoub, se rappelle des cris des condamnés à mort de la prison de Barberousse. Elle ne veut surtout pas oublier l'amour de ses semblables. «Mes s?urs de combat étaient à mes côtés», se rappelle-t-elle. Annie Steiner n'oublie pas les chouhada. «Ils sont tous dans ma mémoire, moi qui ait de la chance d'être restée en vie», dit-elle avec émotion. D'anciens détenus, condamnés à mort, sont venus partager les souvenirs de la combattante.C'est le cas de Abdelkader Guerroudj, ancien époux de Jacqueline Guerroudj, aujourd'hui âgée de 95 ans. «Annie est parmi les première femmes arrêtées», dira celui qui avait comme nom de guerre Djilali. Mustapha Fetal qui a attendu dans les couloirs de la mort durant 22 ans est venu, lui aussi, ajouter sa pierre à cet hommage qui s'est voulu avant tout un hommage à ces Européens de souche, devenus Algériens de c?ur.




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