Année de naissance : 1996

Un ancien journaliste de cette chaîne satellitaire a voulu jeter avec nous un regard rétrospectif sur une chaîne créée par un émir, frère du monarque du Qatar, un minuscule Etat qui héberge la plus importante armée du monde. «Cette chaîne a été créée le 1er novembre 1996, son siège se trouve à Doha au Qatar. Il se situe à quelques encablures du commandement américain.
Elle a su, grâce à des révélations fantasques sur le terrorisme et sur les frasques de la gent politique, mobiliser, tenir en haleine et attiser les passions auprès d'une opinion publique arabe dubitative. Elle s'est attelée ensuite au recrutement de journalistes de certains pays arabes qui ont répondu aux offres financières exorbitantes et des avantages qui ne laissent pas le temps aux professionnels de réfléchir», dit-il. Et de poursuivre : «Avec ses rubriques mystérieuses, ses révélations «made in Al-Qaïda» et la mise à jour de grands et menus scandales qui éclaboussent nombre de gouvernants arabes. Al-Jazeera a réussi à plonger les téléspectateurs dans une perplexité totale, et donc à captiver leur attention. «Certes, jamais les régimes arabes n'ont été autant épinglés et avec autant de virulence.
Compte tenu de l'ampleur et de la profondeur des révélations, plusieurs présidents et souverains ont réagi pour faire taire cette chaîne, en vain. A l'exemple de l'Iran qui dernièrement a procédé selon un rapport de l'opérateur satellitaire Arabsat au brouillage des fréquences d'Al Jazeera. La chaîne qui déménage souvent entre les satellites Nilesat et Arabsat a annoncé des fréquences de rechange en raison «d'interférences continues sur son signal satellite au Proche-Orient et en Afrique du Nord», selon le rapport d'Arabsat, qui précise avoir mené une étude à la demande d'Al-Jazeera. D'autres présidents et souverains arabes très loquaces en d'autres circonstances, ont choisi le silence comme réponse, se refusant ainsi d'accorder de l'importance à cette chaîne et de lui servir de support publicitaire.