Onze familles du
bidonville de la «Tabacoop» à Annaba, menacent depuis hier, de recourir à une
grève de la faim collective. Les chefs de famille concernés sont décidés à
entraîner femmes et enfants dans leur revendication.
Une revendication
qui a été partiellement prise en charge, car des 28 familles qui résidaient
dans ledit bidonville, 11 attendent une quelconque attention des autorités
locales. Les abris de fortune où vivent ces familles nous amènent à constater
sur place le degré très avancé d'insalubrité, aggravé par la menace
d'écroulement de certains plafonds de fortune et autres matériaux utilisés pour
la circonstance pour une protection éphémère de ce qui est appelé, logis. «Nous
vivons le calvaire depuis des dizaines d'années. Certains d'entre nous, les
plus chanceux, ont été relogés il ya des mois de cela, dans des logements
décents, alors que nous, nous vivons encore les promesses non tenues. En 2010,
avec toutes les réalisations du programme du président de la République, on
n'arrive pas à trouver une solution pour onze familles dans la détresse?» S'est
interrogé notre interlocuteur, un père de famille, la soixantaine largement
dépassée et à bout de force. La grève de la faim dont menacent les concernés
est semble-t-il la dernière alternative qui leur reste. «Nous sommes exposés à
tous les risques. Nos enfants ne savent pas ce que veut dire dormir dans un
lit, en toute quiétude. Ma femme diabétique avait été mordue par un rat et se
trouve actuellement dans une situation préoccupante», nous a dit un autre qui
préfère mourir de faim que de voir ses enfants en âge de mariage, qui sont nés
dans ce bidonville et y ont grandi, prendre la relève de leur père en ces
lieux. «Nous allons saisir toutes les autorités locales de la wilaya dans les
quelques jours à venir et la presse sera témoin du suicide collectif auquel
nous nous exposerons. Toutes nos démarches ont été vaines et il ne nous reste
aucun espoir sauf la mort qui nous libérera certainement de ce supplice
quotidien». S'est exprimé un autre, la rage au ventre. Ces onze familles disent
que cela fait plusieurs dizaines d'années que le bidonville de la «Tabacoop»
existe et que toutes les autorités qui se sont succédé ne sont pas arrivées à
l'éradiquer. « Nous avons eu des promesses, beaucoup de promesses, seulement
ceux qui les ont faites ne sont plus là, ceux qui le feront ne seront
certainement plus là aussi et notre misère va continuer, alors il vaut mieux,
un jour ou l'autre, mettre un terme à cela». Nous a dit un jeune en colère.
«Notre mouvement va prendre forme et ne s'arrêtera pas jusqu'à obtention de
gain de cause. Nous ne cesserons pas de le répéter à chaque fois, vous le
constatez vous-mêmes en ce moment, les murs qui entourent nos baraques menacent
ruine et mettent en danger nos familles. Ceci sans parler des insalubrités, des odeurs
nauséabondes qu'elles dégagent et qui font partie du décor, en plus des
rongeurs et reptiles qui menacent directement la vie de nos enfants», nous a
dit un autre habitant des lieux.
Pour l'heure, la colère et le désespoir
continuent et les familles concernées interpellent le wali, une dernière fois,
afin qu'une solution soit apportée à leur problème.
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Posté Le : 18/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hocine Kedadria
Source : www.lequotidien-oran.com