Les usagers de la RN16, ont été surpris avant-hier, par une épaisse fumée
noire se dégageant de l'entrée du pont. Craignant une manifestation citoyenne,
au vu du bouchon qui s'était constitué, certains ont carrément empiété sur la
bande de séparation des voies, pour faire demi-tour. C'était alors une anarchie
qui avait vite fait de s'emparer de nombreux conducteurs. Quant à la fumée,
elle provenait d'un pneu usagé, enflammé par les travailleurs de l'entreprise
«Transmet bois», aux abords de la voie, ne gênant en aucune manière la
circulation.
Ces derniers qui s'étaient lancés
dans une grève illimitée depuis quelques jours, en raison de la situation de
non paiement de leurs salaires par leur entreprise, n'ont trouvé que ce moyen
devenu efficace, pour s'exprimer.
Leur nombre qui se chiffrait à
quelques dizaines, met en évidence l'ampleur du conflit et sa teneur au vu des
revendications affichées liées particulièrement à un aspect social qui consiste
à trouver des solutions efficaces pour faire face aux multiples retards dans le
paiement des salaires.
Un retard qui a atteint
aujourd'hui son 4e mois. «Nous entamons notre 4e mois de travail sans salaire,
le dernier des travailleurs est responsable d'une famille d'au moins 4 à 5
membres. Nous ne disposons d'aucune autre ressource.
Comment voulez-vous que l'on
réponde aux multiples urgences et exigences familiales, face à un niveau de vie
aussi élevé?» s'est interrogé un des travailleurs adossé au mur d'enceinte de
l'entreprise sur lequel sont écrits des slogans hostiles à la politique menée
par l'entreprise, selon leurs propos.
Un autre a parlé de la nécessité
pour l'Etat d'intervenir pour la relance de cette entreprise dont la principale
activité se trouve être la fabrication du mobilier scolaire dont le marché est
à sa portée pour peu que les moyens soient mis à contribution. «Nous exigeons
une commission d'enquête diligentée par le ministère de tutelle pour revoir le
mode de gestion et les comptes de l'entreprise depuis 2001 à ce jour. Nous
voulons savoir où sont allés les fonds de l'entreprise?», nous a dit un autre.
Un 4e avait posé le problème dans son aspect de solidarité. «Nous sommes en
grève depuis quelques jours et personne ne s'est solidarisé avec nous.
Où sont les syndicalistes pour
nous soutenir? Où sont les organisations syndicales qui se disent défendre les
droits des travailleurs? Nos droits sont spoliés et nos enfants ont faim. Que
devons-nous faire?» s'est-t-il interrogé. «J'éprouve des difficultés énormes à
me procurer chaque jour quelques baguettes de pain et un sachet de lait» a
ajouté ce travailleur, la cinquantaine dépassée, dont les paroles ont fait
vaciller ses collègues qui eux, aussi souffrent de la même situation et
attendent une providence…
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Posté Le : 31/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hocine Kedadria
Source : www.lequotidien-oran.com