Algérie

ANNABA Le groupe Sider «assiégé»



Décidés à aller au bout de leurs revendications, les ex-travailleurs de Sider, sortis dans le cadre du départ volontaire de 1997, maintiennent la pression en accentuant leurs actions de protestation. La protesta des ex-travailleurs enclenchée depuis presque une vingtaine de jours se poursuit au même rythme.  Hier encore, les protestataires sont revenus à la charge. Ainsi, après avoir paralysé le complexe sidérurgique d'El-Hadjar de Mittal Arcelor en bloquant toutes ses issues, ils ont ciblé cette fois-ci le siège du groupe Sider. Des centaines de personnes se sont rassemblées hier devant le siège de la société, avant de bloquer tous ses accès.  Parallèlement à leurs actions de protestation, devenues presque régulières, une délégation représentant les quelque 6.000 travailleurs concernés se trouve à Alger pour exposer dans les détails les revendications des travailleurs et, partant, solliciter les hautes autorités de l'Etat à se pencher sérieusement sur leur cas. «Si nous n'avons aucune réponse favorable à nos doléances, nous irons jusqu'à boycotter les prochaines législatives», ont même lancé certains protestataires. Décidés, les ex-travailleurs affirment qu'il ne fléchiront pas. «Nous sommes prêts à aller au bout de nos revendication, nos enfants crèvent de faim, ils sont malades et nous sommes aujourd'hui sans aucun revenu», affirme un manifestant. Le mouvement de protestation semble aujourd'hui s'élargir davantage. Ils ont été rejoints par les retraités qui exigent, eux, de bénéficier des oeuvres sociales et des autres avantages auxquels ils ont droit.  Les ex-travailleurs de Sider réitèrent leur disposition au dialogue et affirment qu'ils ont opté pour la revendication pacifique, assurant que pour l'heure le mouvement continue. Depuis presque une vingtaine de jours, ils avaient décidé de manifester leur colère face à la dégradation de leurs conditions de vie par des actions de protestation. Le 3 mars dernier, quelque 1.500 ex-travailleurs avaient pris d'assaut, dès les premières heures de la matinée, le poste principal de Sidi Amar du complexe d'El-Hadjar. Les protestataires avaient interdit toute sortie ou entrée au complexe, aux bus, semi-remorques et autres véhicules. Ils avaient été rejoints quelques heures plus tard par de nombreux autres travailleurs venus de différentes wilayas de l'Est. Ces derniers, qui ont dénoncé «la marginalisation» et exigé d'être prioritaires dans le recrutement, ont de leur côté bloqué les autres accès du complexe. Cette protestation, qui avait été secouée par un malheureux drame, lorsque l'un des travailleurs a été mortellement fauché par un véhicule au niveau de l'intersection de Sidi Amar, s'est poursuivie durant toute la journée.  Tous les travailleurs sont unanimes pour dénoncer de conditions de vie «déplorables» depuis 1997, date de leur départ volontaire. Plus de 800 personnes avaient signé une pétition demandant aux autorités locales l'ouverture d'une enquête au sujet des fonds du comité de participation. La pétition devait être déposée au niveau du bureau du procureur de la République. Le lendemain, n'ayant reçu aucune réponse favorable à leurs revendications, les ex-travailleurs sont revenus a la charge. Une fois encore, les protestataires s'étaient rassemblés devant le complexe sidérurgique d'El-Hadjar très tôt le matin, avant de bloquer tous les accès, empêchant tout mouvement de véhicules. Mobilisés durant plus de huit heures, ils n'ont libéré les accès qu'aux environs de 17 h, au moment même où se tenait à l'intérieur du complexe une réunion autour du dossier.




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