Après cinq jours de négociations entamées depuis le premier juillet, sans
pour autant aboutir à des résultats palpables sur les onze points de la
plate-forme de revendications défendue par les représentants des travailleurs,
une grève générale est observée depuis hier à cinq heures du matin à travers
toutes les unités du complexe d'Arcelor Mittal d'El-Hadjar, jusqu'aux unités
commerciales implantées respectivement à Annaba, Skikda, Khroub (Constantine),
Ksar (Béjaïa), Blida, Oran, Mostaganem et Sidi Bel-Abbès.
Ainsi donc, hormis le service minimum qui est assuré, les travailleurs
sont aux portes et veillent juste à la sécurité des installations. Et ni la
production, ni encore moins la commercialisation ne sont assurées, causant une
paralysie totale de toutes les activités habituelles du complexe, en sus du
préjudice qui se chiffre à plusieurs centaines de millions, sans compter les
désagréments entraînés par ce mouvement de grève aux clients de ce géant de la
sidérurgie. En effet, ce sont des dizaines de camions de gros tonnage qui sont
contraints d'attendre au niveau des principaux accès de l'usine.
La récession économique toucherait-elle le secteur de la sidérurgie
algérienne ? Assurément, si l'on considère la menace de licenciement qui pèse
sur les 1.500 travailleurs ciblés par la direction générale de Annaba. Une
menace qui semble trouver un terrain de concrétisation du fait qu'elle a été
mise à négociation dans un complexe qui est désormais paralysé par une grève
qui ne semble pas faire face à un possible dénouement, du fait que les points
de vue des parties tirent aux deux extrêmes. Les syndicalistes, qui
revendiquent une augmentation salariale de 18%, un taux qui a toujours prévalu
aux différentes négociations depuis l'arrivée de Mittal Steel puis Arcelor
Mittal aux commandes de l'usine d'El-Hadjar, et la direction générale qui dit
ne lâcher que 5% contre une réduction des effectifs de l'ordre de 1.500 travailleurs.
Une annonce qui a secoué une grande partie des travailleurs.
Est-ce une menace ou une démarche sérieuse dictée par des mesures prises
à partir de Londres à l'effet de réduire les coûts de production à partir d'une
compression des effectifs qui, au vu des textes algériens régissant les
ressources humaines dans leur aspect relations de travail, est loin d'être
réglementaire ?
Commentant les événements, un ex-syndicaliste nous a fait savoir que « le
groupe est présent en Europe, en Asie, en Afrique et aux Amériques, a plein
accès sur tout ce qui touche le secteur et détient le monopole sur tous les
marchés de l'acier, ce qui lui donne la possibilité de mener son jeu à tous les
niveaux en organisant à sa manière les processus de gestion qui lui conviennent.
Rien ne fait obstacle à sa politique, ni les pays à économie émergente ni les
pays à économie développée».
A Annaba, une opération de compression des effectifs déguisée avait été
déjà opérée et passée sous silence, malgré l'accord signé avec les syndicalistes
en juillet 2007. Il s'agit des 1.200 travailleurs ayant quitté leurs emplois
dans le cadre des mises à la retraite et qui devaient, selon les termes du
protocole d'accord signé entre partenaires, être remplacés par des
recrutements. Un protocole survenu à la suite d'un mouvement de jeunes en
colère qui avait bloqué, durant l'été 2007, presque toute une semaine les
principales entrées du complexe sidérurgique, empêchant tout mouvement intra et
extra usine, en protestation contre le chômage qui rongeait la région. Un
protocole dont personne ne parle aujourd'hui.
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Posté Le : 07/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Ouélaâ / H Kedadria
Source : www.lequotidien-oran.com