Annaba: La mise à niveau des entreprises en question

C'est dans le cadre du Forum pour la promotion de l'investissement qui s'est ouvert avant-hier, au Palais des arts et de la culture Mohamed Boudiaf, à Annaba, que le ministre de l'Industrie et la promotion de l'investissement s'est adressé à quelques centaines d'industriels, d'investisseurs et de promoteurs, en mettant en exergue la démarche industrielle de l'Etat.

Une démarche que le ministre se veut rassurante à plus d'un titre du fait des moyens humains financiers qui seront mis à la disposition des opérateurs économiques par son département. «Mes différentes sorties sur le terrain m'ont permis de recenser d'importants problèmes entre les entrepreneurs privés et les banques.

Ces problèmes sont communs à toutes les entreprises, ce qui a poussé sur un autre plan l'Etat à s'investir dans un important programme de mise à niveau unique discuté par les différents représentants et hommes d'affaires, pour un véritable développement des entreprises», a dit le ministre Abdelhamid Temmar, pour témoigner de la mobilisation constatée des nombreux opérateurs et hommes d'affaires autour du projet. Abordant la situation des banques, le ministre rappellera que ces institutions sont elles-mêmes des entreprises qui doivent désormais assurer la transformation mentale et s'intégrer dans la gestion du risque. «Aujourd'hui, les banques s'assurent de garanties importantes, mais sans aller vers la témérité, ces banques doivent revoir leurs stratégies et ceci n'est pas l'affaire du gouvernement», a lancé le ministre en responsabilisant les banques et en les mettant devant le fait accompli.

S'adressant aux opérateurs, le ministre dira qu'il a l'impression de vivre dans une jungle et qu'aucune chance de développement ne s'offre à l'entreprise qui est tenue d'aller vers l'innovation. Un avertissement tiré de l'individualisme des hommes d'affaires et investisseurs que le ministre invite à se regrouper autour d'un noyau, pouvant mettre l'entreprise algérienne dans la course des concurrences qu'imposent aujourd'hui, les multiples accords internationaux dont l'Algérie est signataire. A cet effet, le ministre a informé l'assistance que dans le programme de mise à niveau, Annaba a été choisie comme région pilote du fait qu'elle est l'une des villes les plus riches en potentiel industriel. Un autre constat avait poussé le ministre à s'interroger sur la situation des zones industrielles, dont certaines ne fonctionnent pas ou peu, malgré les importantes enveloppes dégagées par l'Etat, pour moderniser ces lieux. «L'indifférence des opérateurs en ces lieux encourage le laisser-aller, notamment en matière d'éclairage, de la bonne tenue des lieux...», a fait remarquer le ministre en poussant des prises en charge par des regroupements d'intérêts communs traitant de la politique de l'Etat, M. Temmar fera savoir là l'assistance, que l'Algérie a développé une capacité industrielle importante qui n'existe pas ailleurs. «Notre industrie est entraînante et structurante. Nous avons cette industrie, mais ceci ne signifie nullement un abandon des autres secteurs de l'agriculture, du tourisme, de la pêche etc... Notre potentiel est énorme, mais l'industrie, il faut le savoir, reste le moteur de toute forme de développement», a encore dit le ministre. Dans cette industrie, le ministre fera savoir que l'apport en DID industriel, du privé n'est que de 25 % par rapport au public qui détient 75 %.

Un invitation toute claire au privé pour s'investir dans l'industrie lourde. De l'avis de la présidente des femmes chefs d'entreprise, Mme Taya nous dira à propos de cette rencontre que «la concertation est importante et il faut l'entretenir du fait de l'importance des enjeux. Aujourd'hui, il y a urgence à faire émerger une économie algérienne, qui saura préserver son marché interne et s'affirmer à l'étranger. Notamment dans les zones européennes et arabes. Parallèlement à cela, une exposition de nombreuses industries a été faite au niveau du grand hall du palais où on notait la présence de gros industriels, de petits artisans et des banques.