C'est, en fait, un grand problème qui se pose actuellement à Annaba et
qui risque de prendre des proportions juridiques assez complexes, quant à la
réalisation du projet de la grande mosquée, celle qui a obtenu l'aval, les
encouragements et le financement du président de la République, M. Abdelaziz
Bouteflika, lors de sa dernière visite officielle à Annaba en 2006.
Le conflit né de la décision du wali actuel, M. Mohamed El-Ghazi, de
geler les activités de la commission par une décision annoncée à la dernière
session de l'assemblée populaire de wilaya tenue courant juillet, a suscité la
colère des concernés. Cette décision n'est que la continuité de celle déjà
prise en septembre 2008, celle de réduire la capacité d'accueil de la mosquée
de 32.000 fidèles à 15.000 avec délocalisation du projet de la colline de
Boukhadra vers un autre lieu. La décision avait été prise lors d'un conseil de
l'exécutif tenu de nuit en veillée de Ramadan, dont nous avions rapporté les
faits dans notre édition du 18 octobre 2008. En donnant des arguments à sa
décision, le wali avait accusé les membres de l'association d'avoir échoué à
leur mission ponctuée par une autre décision, celle de créer une autre
commission religieuse à la place de la première. Ce qui a quelque peu outré les
concernés sur les raisons qui ont poussé l'autorité locale suprême à agir de la
sorte en faisant fi des règles et procédures régissant les associations. «La
dissolution de l'association ne pourrait intervenir que dans des cas jugés
vraiment graves et saisis par la justice ou alors, à l'initiative de l'assemblée
générale de le faire. En dehors de ces deux cas, nous pensons que la décision
de M. le wali devait prendre en considération certaines démarches logiques
devant aboutir à cette situation. Nous sommes des bénévoles et nous disposons
d'assez de preuves de notre bonne volonté et de notre attachement à notre
projet». Nous a déclaré M. Boushaba Mohamed Redha, président de la commission.
Répondant au wali qui justifie l'échec par l'existence de seulement 65 millions
de centimes au compte de l'association, le président nous a brandi un relevé
des comptes faisant état d'un crédit disponible de 28.616.622,16 DA en plus des
60 milliards de centimes accordés par le président de la République domiciliés
dans un autre compte. En plus de cela, ce dernier nous a rappelé l'existence
d'un permis de construire en cours de validité, délivré à l'association sur
présentation du projet en date du 09 juillet 2007 pour un terrain d'une
superficie de 9,8 ha. Aujourd'hui, la situation de la grande mosquée revient
sur la scène avec un nouvel acquis sur fond de polémique. Le wali décide de
renflouer le compte de l'association de 12 milliards de centimes par an et
d'annuler toutes les subventions allouées habituellement aux autres
associations. Vers quel compte seront allouées ces sommes si, pour l'instant,
le compte ouvert à cet effet est encore et légalement tenu par les membres
actuels dont les activités ont été gelées par le wali ? Une question qui plonge
les fidèles dans une sorte d'embrouille qui ne fait que retarder davantage l'échéance
de lancement des travaux qui n'ont que trop duré, et qui nécessitent beaucoup
d'efforts pour réunir les moyens nécessaires à la concrétisation de ce projet.
L'assemblée générale de la grande mosquée convoquée pour le 21 juillet mettra
certainement un terme à la polémique, et permettra de trouver un terrain
d'entente pour sortir de cette crise.
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Posté Le : 21/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hocine Kedadria
Source : www.lequotidien-oran.com