Sans wali depuis plus de deux mois, ni un chef de daïra près de deux années durant, la wilaya de Annaba est actuellement en proie à tous les dépassements. C'est une opportunité sans précédent pour ceux qui ont des dossiers non validés par le défunt chef de l'exécutif, pour une raison ou pour une autre.Ayant eu la délégation de signature, en attendant la désignation d'un nouveau wali, qui tarde à venir, le secrétaire général de la wilaya de Annaba gère actuellement cette situation critique. C'est le constat unanime de toute la population locale.Non sans étonnement, les annabis ont relevé que des permis de construire incompatibles avec le POS, bloqués du temps du défunt wali, ou autres dossiers dans le cadre du dispositif d'investissement Calpiref sans impact économique, ont été accordés. Il en est ainsi d'un projet de promotion immobilière R+9, dont le terrain est situé près de la résidence d'Etat destiné au wali. Il a fallu attendre la disparition tragique de Mohamed Mounib Sendid pour que le permis de construire soit accordé.C'est du moins ce que dénoncent les riverains, qui ont pris attache avec notre rédaction pour exprimer leur étonnement quant à la hauteur de ce futur immeuble qui viole l'intimité sinon menace la sécurité de la résidence publique.Sommés par l'ex-wali d'arrêter tous les travaux après l'important affaissement qui a scindé en deux la route de Sidi Aissa, au piémont de l'Edough, les chantiers ont repris leurs activités en l'absence, bizarrement, de tout contrôle des autorités concernées. Les engins lourds creusent toujours et les édifices commencent à prendre forme au mépris de la décision du défunt premier responsable, avons-nous constaté sur place.Bien qu'elle tente de limiter les dégâts, telle que la décision en référé d'arrêter les travaux d'un hôtel près de l'hôpital Ibn Rochd, pour un litige de propriété de terrain, la justice locale semble impuissante à faire respecter ses verdicts, notamment celles de l'arrêt des travaux. Sur le plan des évasions fiscales et autres non remboursements de crédits bancaires destinés à des investissements, des « hommes d'affaires» locaux, condamnés pour ces crimes contre l'économie nationale ont trouvé la parade. Il s'agit de la reconversion de leur argent dans des investissements de construction d'hôtels et autres immeubles aux noms de leurs familles.Une simple vérification de lien de parenté entre les insolvables et les nouveaux investisseurs confirmera facilement cette malhonnête reconversion. «Il faut être dupe pour ne pas remarquer le recyclage de l'argent des banques non remboursé dans des investissements familiaux, notamment dans le foncier à Annaba. L'administration doit agir pour mettre fin à cette incontrôlable cupidité dont les seules victimes sont les contribuables.La période est propice pour que la justice sévisse d'autant plus que le pétrole ne cesse de dégringoler. Les périodes fastes sont derrière nous», estiment plusieurs experts financiers. Ainsi, les habitants de la wilaya de Annaba constatent, avec impuissance, l'absence de l'Etat à tous les niveaux, laissant libre cour aux opportunistes de s'accaparer, outrageusement, de ce qui reste de ses richesses non sans une complicité inquiétante.
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Posté Le : 01/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Gaidi Mohamed Faouzi
Source : www.elwatan.com