Algérie

Ankara et Téhéran dénoncent



Plusieurs pays à travers le monde ont réagi hier à l'accord de la normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël. Tout en condamnant cet accord, l'Iran a affirmé que cela allait renforcer "l'axe de la résistance" pro-iranien dans la région. "Cet accord annoncé jeudi est une stupidité stratégique d'Abu Dhabi et de Tel-Aviv", a déclaré le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le peuple opprimé de Palestine et toutes les nations libres du monde ne pardonneront jamais la normalisation des relations avec l'occupant et le régime criminel d'Israël et la complicité des crimes du régime", a-t-il ajouté.La Turquie qui entretient, rappelle-t-on, des relations commerciales avec Israël, s'en est prise aux Emirats, accusant Abu Dhabi de "trahir la cause palestinienne". Le président Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre hier que son pays pourrait suspendre officiellement ses relations diplomatiques avec Abu Dhabi. Selon plusieurs observateurs, la Turquie, au lieu de s'attaquer aux Emirats, ferait mieux de revoir ses relations avec Israël si elle veut vraiment exercer des pressions sur ce pays et apporter son soutien au peuple palestinien.
Parmi les pays arabes alliés de Washington, c'est sans surprise la Jordanie et Bahreïn qui ont fait part de leur soutien à cet accord, le qualifiant, même à demi-mot, d'une avancée pour la paix dans la région. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est un allié des Emirats, a sobrement salué l'accord, estimant que cela empêcherait une annexion de pans de la Cisjordanie. En Occident, l'accord semble plutôt susciter des "espoirs" de relance des pourparlers israélo-palestiniens, à l'arrêt depuis 2014.
La Commission européenne a ainsi salué hier cet accord conclu sous l'égide des Etats-Unis. "La normalisation bénéficie aux deux parties. C'est important pour eux et pour la stabilité régionale", a déclaré hier Nabila Massrali, une porte-parole de la Commission européenne. "Et bien entendu, vous savez parfaitement qu'en tant qu'Union européenne, nous sommes engagés pour une solution à deux Etats" (pour résoudre le conflit israélo-palestinien, ndlr), a-t-elle ajouté lors d'un point de presse.
L'Allemagne a, de son côté, estimé qu'il s'agissait d'une "contribution importante à la paix dans la région" qui allait "permettre de donner un nouvel élan au processus de paix au Proche-Orient". La France y a vu aussi un "état d'esprit nouveau" qui doit "désormais permettre la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l'établissement de deux Etats".
Pour l'ONU enfin, c'est une occasion pour reprendre les négociations. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a vu "une occasion pour les dirigeants israéliens et palestiniens de reprendre des négociations substantielles, débouchant sur une solution à deux Etats conformément aux résolutions onusiennes".
L'annexion "fermerait effectivement la porte" aux négociations entre les dirigeants israéliens et palestiniens et "détruirait la perspective" d'un Etat palestinien viable, a-t-il déclaré. L'Arabie saoudite, poids lourd de la région, n'a jusqu'ici pas réagi.

K. B./Agences


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)