Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokadem et Mahieddine Tahkout ont comparu, hier, devant le pôle pénal économique et financier près le tribunal de Sidi M'hamed dans l'affaire liée au blanchiment d'argent, enrichissement illicite et violation de la réglementation des changes. Le procès s'est ouvert par l'audition des deux accusés par vidéoconférence. Mahieddine Tahkout a répondu aux questions des magistrats et de la défense depuis Babar à Khenchela et Anis Rahmani depuis la prison d'El Menia à Ghardaïa. Incarcéré depuis le 14 avril 2020, le P-DG du groupe Ennahar est poursuivi dans cette affaire pour sept chefs d'inculpation dont «recourir à la mauvaise foi dans la gestion de son entreprise», «transfert de fonds pour camoufler leurs origines illicites, en exploitant les facilités accordées dans le cadre de l'exercice du métier de journaliste», «trafic d'influence», «blanchiment d'argent», «perception d'avantages non justifiés», «infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l'étranger», «fausse déclaration de patrimoine».L'acquisition d'un parc automobile composé de 26 véhicules auprès de l'homme d'affaires et propriétaire du complexe Cima Motors, Mahieddine Tahkout, l'achat d'un appartement à Paris avec une somme de
300 000 euros, le bénéfice de deux terrains fonciers à Saïd Hamdine (Alger), création de sociétés à Londres et Dubai, sont entres affaires présentées devant le tribunal.
Appelé à la barre, Anis Rahmani a nié en bloc les accusations portées contre lui. Il a indiqué qu' «après 8 mois d'enquêtes, le juge d'instruction a émis 3 commissions rogatoires, visant à inciter la police judiciaire à fournir des preuves matérielles, confirmant les résultats de l'enquête préliminaire. Mais, après 28 mois, l'instruction a été clôturée sans la moindre preuve, certifiant les allégations de la (source crédible), sur la base de laquelle je suis incriminé». «Les accusations sont sans fondements et se résument à de simples conclusions», a-t-il ajouté.
Interrogé sur l'origine des fonds utilisés pour l'achat d'un appartement en France, il a répondu que «cet argent provenait de son travail en qualité de correspondant pour le compte de grands journaux et magazines étrangers, débuté depuis 1993...». «Je suis journaliste professionnel depuis 30 ans, j'ai commencé ma carrière professionnelle comme journaliste pour les plus grands journaux et magazines internationaux à l'image de la chaîne LBC... J'ai toujours exercé dans un cadre légal et après obtention d'accréditations légales...». «Cet argent a été constitué avant la promulgation de la loi contrôlant les mouvements de capitaux de et vers l'étranger», a-t-il soutenu. «J'ai payé des impôts ici en Algérie pour chaque dollar que j'ai reçu à l'étranger...», a-t-il encore ajouté.
Au sujet des sociétés créees à l'étranger, il a indiqué «j'ai créé une société à l'étranger pour garantir l'accès aux ressources financières et le paiement des droits de diffusion par satellite(...) et toutes les chaînes de télévision privées en Algérie ont suivi le même procédé pour obtenir l'accréditation et le paiement des droits de diffusion...». «Cette société a été déclaré devant les autorités compétentes algériennes en 2012, une procédure obligatoire pour l'obtention de l'accréditation du bureau de la chaîne en Algérie en vertu du décret exécutif 04-211 fixant les modalités d'accréditation des journalistes exerçant pour le compte d'un organisme de droit étranger», a-t-il soutenu. À propos de trafic d'influence, il a indiqué que «les accusations sur la base desquelles il a été placé en détention provisoire ont été démenties par l'instruction judiciaire et aucun témoin parmi les 23 entendus dans ce dossier n'avait déclaré qu'il a été victime d'extorsion de fonds...». Il a en outre argué qu' «il ne connaissait pas l'ex-wali d' Alger, Abdelkader Zoukh». En ce qui concerne le contrat de publicité signé avec Cima Motors, il a précisé que, «contrairement à ce qui est écrit dans l'arrêt de renvoi, ce contrat a été signé non pas avec Mahieddine Tahkout, mais avec Rachid Tahkout. Aussi, je voudrais dire que ce contrat a été conclu au nom de 3 filiales du groupe Ennahar, dont la Sarl El-Ather et Satcom. Pour sa part, le patron de Cima Motors, Mahieddine Tahkout, incarcéré depuis juin 2019, est poursuivi dans cette affaire pour un seul chef d'inculpation: «Blanchiment d'argent». Par ailleurs, le procureur de la République a requis une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 800 millions de dinars à l'encontre de Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokadem. Le parquet a également requis la confiscation de tous les biens immobiliers, mobiliers et avoirs bancaires à l'intérieur et l'extérieur du pays, ainsi que le versement par la Sarl El Athir presse, éditrice du journal Ennahar d'une somme de 4 millions de dinars au Trésor public. Une peine de 10 ans ferme et une amende de 300 millions de dinars a été requise contre Mahieddine Tahkout.
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Posté Le : 07/06/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com