Pour le conférencier libanais, l'Algérie, qui connaît une certaine stabilité, n'est pas dans le cas des pays qui vivent ces bouleversements.
Le forum d'El Moudjahid consacré hier à 'l'avenir du monde arabe à la lumière des derniers bouleversements politiques', a été une occasion pour l'analyste politique libanais, Anis Nakkache, de revenir sur les grands enjeux nés de cette situation et dont les seuls gagnants sont, selon lui, les occidentaux dont les pays sont actuellement en proie à une crise économico-sociale des plus sévères.
Pour lui, ce qui se passe dans le monde arabe et qui a conduit à la destitution de deux présidents, la mort d'un troisième et le bouillonnement au Yémen et en Syrie, n'a rien d'un printemps, un terme 'enjolivé' : un attrape-nigaud. 'Les changements attendus ne se verront pas de sitôt', affirme le conférencier, ajoutant que les régimes et les systèmes ne disparaissent pas du jour au lendemain. 'Par contre, ce que les peuples semblent ne pas comprendre, c'est que ces chamboulements ne peuvent profiter qu'à ceux qui sont à l'origine de leur création, en l'occurrence l'administration américaine et les tenants des rênes en Europe. Et cela fait partie de la stratégie qui vise à démembrer les pays arabes', explique l'orateur qui ne voit dans les révoltes arabes aucun signe encourageant. 'On a comme l'impression que le problème pour les Tunisiens n'est autre que Ben ali et Trabelsi ou Moubarak en Egypte. La chute de ces derniers n'est pas une fin en soi car ces pays continuent à vivre les mêmes problèmes avec plus d'acuité', fait-il noter.
Le président du réseau Amman revient à la charge sur la politique de l'administration américaine en faillite, expliquant que le but de ces révolutions n'est autre que la constitution d'une nouvelle carte du monde arabe en commençant par diviser pour régner. 'La crise qui frappe de plein fouet l'Amérique en proie à un endettement au-dessus de ses moyens de remboursement l'oblige aujourd'hui à éviter les guerres, plus coûteuses en moyens et en pertes humaines. Aussi la stratégie consiste à détruire un pays de l'intérieur. Le retrait des Américains de l'Irak ne répond nullement à la logique d'aide à ce pays, mais tout simplement les USA ont fini par reconnaître leur échec militaire.
La meilleure vision est par conséquent d'encourager les changements de l'intérieur avec des commandes de l'extérieur. Pour sa part, l'Europe veut se repositionner, au vu de son économie menacée par la faillite. Le cas de la Grèce est assez édifiant sur ce qui attend plusieurs pays européens', fera observer l'analyste.
On notera toutefois chez ce militant, le soutien non voilé pour l'Iran et le Hezbollah libanais, ennemi commun d'Israël et des occidentaux.
L'Algérie est-elle menacée par cette situation ' Pour le conférencier, notre pays qui connaît une certaine stabilité n'est pas dans le cas des pays qui vivent ces bouleversements. L'expérience vécue durant les années noires, fait remarquer Anis Nakkache, est un gage de sagesse pour ce peuple qui a fait une grande révolution.
Les choses se présentent différemment pour l'Algérie qui doit toutefois ne ménager aucun effort pour ne pas subir ces soubresauts. 'La démocratie ne se conjugue pas avec précipitation et l'anarchie. Elle se forge avec le temps et la maturité. Il faut que l'Algérie fasse ce qu'il faut avec les parties concernées pour calmer les crises. Le seul moyen d'éviter les mêmes problèmes que vivent certains pays arabes est de ne pas tomber dans le piège tendu par les occidentaux', a conclu le conférencier en soulignant que l'Algérie a un grand rôle à jouer dans la région.
ALI FARÈS
le justicier 05-11-2011 07:14
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Posté Le : 03/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Farès
Source : www.liberte-algerie.com