Algérie

Animaux , oui , bêtes non!



Animaux , oui , bêtes non! (Chronique du 12.02.2013)
Pour sensibiliser les piétons sur la sécurité routière, la télévision roumaine, avec la collaboration des services de sécurité, diffuse des spots et clips montrant des chiens errants traversant, sagement, la chaussée en empruntant le passage piéton protégé. Et, paraît-il, en situation réelle sans mise en scène. D’où la prise de conscience de ceux que nous nommons «les bêtes». Ces animaux n’ont jamais reçu des cours de prévention ou d’éducation routières, mais les faits sont là ! Pour ce qui est de chez nous, je suppose que certains lecteurs (ex-téléspectateurs de l’Unique) se rappellent une scène, réelle aussi, sans mise en scène, et prise à l’instantané sur la passerelle des gorges de la Chiffa, au voisinage de l’auberge du même nom.

Une guenon portant sur son dos son petit, empruntait la passerelle pendant que les bipèdes que nous sommes traversaient nonchalamment la chaussée, refusant par là de faire un petit détour qui serait fatigant selon eux. Certains pensent être capables de courir à l’arrivée d’une voiture comme si un piéton, qui fait à peu près un mètre à la seconde, peut rivaliser avec une voiture qui ferait une vingtaine de mètres à la seconde, juste en roulant sagement à 70 kilomètres à l’heure. A rappeler l’accident mortel dont avait été victime un père de famille qui traversait la chaussée sous la passerelle qui mène vers le marché Ali Mellah du côté de la porte supérieure de l’hôpital Mustapha (Alger). Ce vieil homme tenait un couffin à la main et se rendait au marché.

De nombreux accidents corporels et mortels se produisent au niveau de l’ex-cité Bobillot, alors que des possibilités d’aménager un passage souterrain existent. Il suffit juste de faire un petit effort. Les lecteurs habitant cet endroit ont dû remarquer la vitesse excessive des véhicules qui descendent l’avenue de l’Indépendance en cet endroit très fréquenté par les piétons et surtout les étudiants (Laperrine est à côté aussi). Un autre cas que nous avions constaté s’est déroulé dans la wilaya de Tlemcen.

Une passerelle enjambant la voie express du côté de Remchi où le propriétaire, craignant pour la vie de son troupeau, le faisait traverser quotidiennement en utilisant prudemment la passerelle. Pour ceux qui habitent du côté de Bab El Oued (Alger), nous avions remarqué un quidam qui faisait traverser ses moutons sur une passerelle qui enjambe la voie express du Frais Vallon, à hauteur précisément du lieu-dit «Le pont de fer», dénomination que ne connaissent que les anciens. Le pont a disparu avec l’appellation, et où existe une école. Et c’est précisément à cause de l’école que la passerelle avait été érigée. Cette passerelle a été délaissée tant par les piétons, toujours pressés, que par l’administration chargée de son entretien, ce qui n’a pas été le cas.

En effet, une vieille dame empruntant la passerelle (pourrie, rouillée et oxydée) s’est enfoncée dans une marche métallique qui avait cédé sous son poids. Heureusement que des citoyens sont intervenus pour la dégager. Ce n’est que grâce à la Télévision nationale qui avait, en son temps, dénoncé le mauvais état des passerelles métalliques de la capitale que les services de la wilaya avaient bien voulu les restaurer et les repeindre.

A propos, les passerelles en béton n’auraient-elles pas été plus fiables ? Il n’y a qu’à voir les passerelles du côté de Bainem vers la Madrague. Pour ce qui est des responsables du secteur des transports auxquels incombe, entre autres, la mission de l’éducation et de la prévention routières, on préfère la menace de la sanction et, à cet effet, nous rappelons les termes de l’ordonnance 09 03 : Les contraventions du 1er degré, telles qu’énumérées ci-dessous, sont punies d’une amende forfaitaire de 2000 à 2500 DA. Il s’agit de «contravention des piétons aux règles régissant leur circulation, notamment celles afférentes à l’usage des passages protégés.» Chose qui ne s’est jamais faite et qui ne se fera jamais.

Pour conclure, nous rappelons aux responsables concernés qu’au niveau de Bab El Oued, au boulevard Basta Ali, on trouve les arrêts de bus, la station de taxis, le marché des Trois horloges et pas un seul passage pour piétons ! Question à zéro dinar : qui doit-on verbaliser ?



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