Algérie

Animation culturelle durant le mois de ramadhan à Oran



Regain de vitalité ou colmatage circonstanciel? Toutes les institutions culturelles de la ville y vont de leur programme spécial d’animation pour le mois de ramadhan. Le mois sacré a au moins cet intérêt de secouer le cocotier et de bouleverser certaines habitudes bien ancrées dans certaines institutions culturelles où les gestionnaires ont eu tout le loisir, le restant de l’année, de ne pas trop souffrir de la volupté de l’oisiveté. Chaque année, à la veille du mois de ramadhan, les structures relevant du secteur de la culture ou de la jeunesse ont l’air de réagir au même déclic en retrouvant subitement et comme par enchantement, une énergie tout à fait nouvelle. Elles vont à l’unisson, comme pour se dédouaner d’une vacuité que l’on leur a, durant toute l’année, si souvent reprochée; axer tous leurs efforts pour boucler vaille que vaille un programme d’animation culturelle de circonstance rapidement ficelé. Leurs aréopages vont s’agiter et retrouver alors la vitalité nécessaire pour mettre sur pied en toute hâte des menus divers et variés, dans le but bien évident de marquer le coup et prouver leur existence, espérant ainsi épaissir le bilan d’activités de l’exercice et faire oublier l’indigence manifeste qui aura marqué les autres périodes de l’année. Dans la précipitation, les programmes élaborés à la va-vite seront, on ne s’en doute pas, bourrés de ces spectacles de pacotille censés étancher la boulimie du public que l’on a trop longtemps habitué à la consommation de tels produits et sevré de la qualité indispensable à son épanouissement. Comme la production culturelle a ses limites, pour faire face à l’urgence, on fera dans le colmatage circonstanciel en faisant un rapide inventaire de tous les spectacles qui peuvent encore être exploitables et en battant le rappel de toutes les formations théâtrales ou musicales en mal de scène, de tous ces artistes en quête de consécration, qui ressortiront des oubliettes des spectacles rabâchés ou des répertoires surannés. Et durant tout le mois de ramadhan, le public sera alors convié à assister gratuitement à une foison de manifestations qui donneront souvent lieu à bien des encombrements dans des espaces culturels qui, durant toute l’année, auront été insuffisamment exploités. Une débauche d’énergie qui aura du mal à s’inscrire dans la durée car loin de refléter une réelle activité culturelle dans la ville. G. Morad


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