L'Agence nationale de l'emploi (ANEM) est l'un des créneaux de lutte contre le chômage, auquel l'Etat porte un grand intérêt pour mener plus efficacement, dans le cadre de sa politique, sa lutte contre le chômage.Mais au-delà de ces perspectives et cet objectif capital, les jeunes diplômés qui sont recrutés et embauchés via ce créneau se trouvent dans le désarroi. Comment ça ' Selon un téléconseiller de la cellule d'écoute de l'ANEM (récemment créée) qui chapeaute et suit tous les appels de doléances, des questions et des requêtes émanant de jeunes recrues, beaucoup d'entreprises employeuses ont failli à leur mission.En d'autres termes, les employeurs liés à l'ANEM, en vertu du pacte signé entre les deux parties, ont recruté des milliers de jeunes diplômés, mais nombre d'entre ces derniers ont été surpris par les comportements outranciers de leurs employeurs.Pis, depuis l'installation de ladite cellule d'écoute de l'ANEM, cette dernière a reçu sur son numéro vert, le «30 05», 15 621 appels (entre requêtes, questions et doléances) émanant de jeunes diplômés qui, pourtant, ont été recrutés par des employeurs ayant signé un pacte avec l'ANEM, mais qui, finalement, les ont tout simplement arnaqués. Comment ' La révélation faite par le téléconseiller de ladite cellule d'écoute est lourde.D'après ce dernier, sur les 15 621 doléances des diplômés qui ont été embauchés par des sociétés et entreprises, privées et publiques, 1200 seulement ont obtenu des réparations, voire leur situation réglée après intervention des enquêteurs de l'ANEM. Le reste, soit plus de 14 000 cas, ces derniers sont livrés à eux-mêmes. Ils sont actuellement sans emploi, alors qu'ils avaient obtenu leur contrat de travail dans le cadre des deux formules, CIP (Contrat d'insertion professionnelle) et CDI (Contrat d'insertion des diplômés).Des universitaires, des diplômés d'études universitaires appliquées (DEUA) et des diplômés des Centres de formation étatiques se retrouvent aujourd'hui au chômage, alors qu'ils ont pourtant signé des contrats pour une durée de trois ans. Certains n'ont pas reçu leurs salaire depuis quatre mois, tandis que d'autres ont été tout simplement licenciés par leurs employeurs.Selon le téléconseiller, de nombreux appels sur le «30 05» ont été reçus par les cellules d'écoute relevant de l'ANEM. «Depuis le 26 janvier passé et à ce jour, nous avons comptabilisé plus de 15 500 appels. Des universitaires nous ont appelés pour dénoncer ce que leurs employeurs leur ont fait subir.C'est un vrai calvaire pour ces recrues. Après chaque doléance et requête, nous avons envoyé des agents de l'ANEM qui ont été chargés de mener des enquêtes au niveau des agences où sont inscrits les demandeurs d'emploi pour traiter tous les problèmes rencontrés au cas par cas.Ce genre d'enquête ne dépasse pas 24 heures. Après cette procédure, nous avisons les employeurs de chaque cas de ces universitaires qui devaient être pris en charge par lesdites entreprises, tandis qu'un délai de 20 jours est accordé aux employeurs pour répondre favorablement aux requêtes de leurs recrues. Une fois le délai fixé dépassé, nous avons le droit de saisir la justice pour rétablir les universitaires embauchés dans leurs droits aux torts exclusifs de leurs employeurs», explique le téléconseiller de la cellule d'écoute de l'ANEM.Face à la situation précaire à laquelle font face des milliers de diplômés après les promesses faites par les hauts responsables du secteur de l'emploi, dont l'aménagement de la formule ANEM pour absorber le taux flagrant du chômage en Algérie, la question est de savoir si cette formule a bien marché ou s'agit-il d'un pur échec non annoncé au grand public ' La question est sérieusement posée du moment que certains employeurs, et ils sont nombreux, n'ont pas honoré leurs contrats avec l'ANEM puisqu'ils devaient recruter, pour quatre ans, des jeunes diplômés tout en leur assurant un salaire de 15 000 DA/mois.Face au dilemme des diplômés licenciés, l'ANEM promet une «réparation» des cas en détresse, tout en promettant également une meilleure prise en charge à l'avenir. Mais, au-delà de ces promesses, les diplômés ayant vécu ce dilemme sont aujourd'hui livrés à eux-mêmes, alors qu'ils avaient des contrats de travail de quatre ans. Ils se voient intallés dans le chômage, alors qu'une lueur d'espoir leur avait fait penser que leur vie allait prendre une autre tournure plus radieuse.
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Posté Le : 08/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sofiane Abi
Source : www.elwatan.com