Algérie

Anem, autorités locales et sociétés au banc des accusés


Part - Même si les responsables de l'Anem, de Ouargla et de Hassi Messaoud que nous avons rencontrés, dégagent toute responsabilité de leur institution, les reproches pleuvent sur l'agence de tous les côtés.
Parmi ces reproches, les retards accusés dans les traitements des offres des sociétés, le manque de pertinence dans le tri des demandes d'emploi, mais surtout une gestion plus qu'anarchique. En effet, un cadre à l'Inspection du travail de la ville nous a affirmé : «Juste à titre d'exemple, dernièrement, une société a fait une offre de quatre postes en qualité de chauffeur, l'agence de l'emploi lui a envoyé...40 candidats.
Résultat, devant l'anarchie causée par le nombre des postulants, la société a décidé de renvoyer tout le monde et de n'en prendre aucun.» Un autre cadre chargé du recrutement dans une société nationale, confirme également ce fait. «Personnellement j'ai envoyé à l'Anem une offre de cinq postes de man'uvres dont j'avais besoin dans l'immédiat.
Après 20 jours d'attente, l'Anem m'envoie 25 postulants, tous avec un bulletin de la main-d''uvre à la main. Après consultation de la direction, nous avons décidé de ne prendre personne et de refaire encore l'offre», témoigne-t-il. Saïd B, journaliste à Hassi Messaoud, confirme que ce genre de pratique est monnaie courante dans la ville de l'or noir.
«La semaine passée, plus de 400 postes de travail ont été offerts par les sociétés à Hassi, mais à cause de la mauvaise gestion des uns et des autres, plus de la moitié de ces offres ont été annulées par ces sociétés», accuse-t-il.
Autre fait, le jeu malsain des sociétés, notamment étrangères. En effet, les sociétés et autres multinationales implantées ici et dans tout le Sud algérien, ont recours à des pratiques douteuses dans leur politique de recrutement. Outre les très connus et vieux procédés de la maârifa, des pots-de-vin et de la tchipa, les sociétés exigent des profils impossibles à trouver et posent des conditions très difficiles à satisfaire. Un employé dans le service des ressources humaines dans la société nationale Enafor confirme ce constat. «On avait besoin de renforcer une unité d'ingénieurs dans notre société, mais le directeur avait ses noms à lui qu'il voulait recruter à ces postes, certainement des proches.
Mais pour la forme on a envoyé une offre à l'Anem. Mais quelle offre ! Nous avons exigé des ingénieurs de moins de 30 ans, ayant 5 ans et plus d'expérience, dégagés du service national et ayant la mention Excellence durant tout leur cursus d'études», révèle-t-il. Un profil impossible à trouver et, du coup, après l'expiration de la durée fixée par la loi, l'Anem n'a pas trouvé l'oiseau rare, et la liste du directeur est, bien évidemment, passée comme une lettre à la poste.
Ainsi donc, les sociétés sont également pointées du doigt. Les autorités locales ne sont pas en reste. Par leur silence, leur laxisme et leur laisser-aller, ils amplifient le chaos.


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