Les logements de la formule sociale participative (LSP) continuent encore de faire parler d'eux dans la wilaya de Constantine, alors qu'on croyait que ce dossier était complètement clos au vu des multiples déboires vécus par des milliers de citoyens.Ce problème a surgi récemment avec l'affaire des 65 logements confiés à un promoteur privé pour être réalisé à l'Unité de voisinage n°5 (UV5) de la nouvelle ville Ali Mendjeli, située à 25 km de Constantine.
Par le biais de leur représentant, Nadir Ayat, les souscripteurs qui se sont constitués en association ont pris attache avec El Watan pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «véritable arnaque» qu'ils ont connue, sans manquer de déplorer le silence étrange des autorités de la wilaya de Constantine pour un projet financé par l'Etat, mais qui subira selon eux, un bradage inqualifiable.
Les souscripteurs, dont la plupart pensaient bénéficier de logements pour leurs familles, ont complètement déchanté. «Nous demandons l'intervention de Tarek Belaribi, ministre de l'Habitat, pour trouver une issue à notre calvaire, car toutes nos requêtes adressées aux walis de Constantine depuis le lancement du projet sont restées sans suite», affirme Nadir Ayat. Ce dernier, muni d'une pile de documents, tient à rappeler qu'il s'agit de l'un des plus anciens programmes LSP dans la wilaya de Constantine, puisqu'il a été lancé en 2002, à l'UV5 de la ville d'Ali Mendjeli. Les travaux ont été suspendus en 2010, après l'expiration du permis de construire.
Près de 20 ans après, il traîne toujours avec un taux de réalisation de 40%. «Nous avons signalé plusieurs dépassements aux autorités de la wilaya, mais personne n'avait pris les choses au sérieux, même si le concerné avait réalisé un nouveau étage, ce qui n'était pas prévu dans le permis de construire», soulève Nadir Ayat, qui ajoute que le même promoteur avait des problèmes en justice avec plusieurs personnes pour diverses transgressions de la loi.
Notre interlocuteur soutient que 50% des souscripteurs ont réglé la totalité des sommes demandées pour l'acquisition de leurs logements, mais ils n'en bénéficieront pas à ce jour. «Nous avons usé de toutes les voies de recours à travers des correspondances aux autorités qui n'ont malheureusement rien fait pour mettre un terme aux agissements de ce promoteur, mais il s'est avéré que même les différents walis évitaient d'intervenir pour des raisons que nous ignorons, ce qui nous a obligés à saisir la justice pour avoir nos droits», poursuit-il.
Ce dernier note que les souscripteurs avaient appris, presque par hasard que le promoteur en question était inscrit sur la liste noire de l'Etat qui avait résilié avec lui, sans prendre la peine de les informer, ce qui a suscité des doutes parmi eux, car ils disent ne pas comprendre pourquoi on ne les jamais informés d'une affaire qui les concerne en premier.
Lettre de l'ancien député Youcef Adjissa
«Sans pour autant perdre espoir, nous avons saisi l'AADL dans une tentative de récupérer le terrain d'assiette qui demeure sa propriété, mais cette dernière nous a répondu qu'elle se trouve dans l'incapacité de mener cette procédure en raison des dépenses financières qui en découleront et dont elle ne pourra pas supporter selon la réponse qu'elle nous a été rendue ; face à cette situation, nous avons décidé d'occuper nous-mêmes nos logements à l'état brut avec tous les risques qui pourront survenir, et nous nous sommes débrouillés pour supporter toutes les charges, car nous n'avons plus où aller ; c'était l'ultime solution pour nous face au mépris et au silence des autorités», déplore Nadir Ayat.
Dans une tentative de trouver une issue à leur problème, les souscripteurs avaient tenu une réunion, l'année écoulée, avec l'ex-député Youcef Adjissa. À son tour ce dernier avait pris attache avec la direction du logement de la wilaya de Constantine, afin de comprendre les causes du blocage du projet avant de saisir le ministre du Logement.
Dans sa lettre établie le 12 novembre 2020 et dont El Watan détient une copie, l'ex-député avait soulevé tous les problèmes qui entravaient l'avancement du projet. Notons à titre d'exemple : «Le promoteur avait été condamné par le tribunal de Constantine à un an de prison ferme pour escroquerie.
La consommation de 80% des ressources financières du projet, qui est à l'arrêt depuis 2010 avec un taux d'avancement de 40%. Une tentative de réalisation d'un immeuble supplémentaire de manière illicite. La vente des appartements des souscripteurs à des gens non concernés. La mise sous contrôle judiciaire de ses comptes bancaires, sans oublier que le projet n'était pas soumis à une assurance.
Et plus de 50% des souscripteurs n'ont pas des contrats.» Youcef Adjissa a également souligné que l'AADL a toutes les prérogatives pour récupérer le terrain, si le promoteur ne respecte pas ses engagements. «Les souscripteurs se trouvent coincés dans un triangle de négligence tracé par l'AADL, les autorités locales et un mauvais promoteur. Cela, en dépit des correspondances de la direction du logement établies à propos de ce projet.
Il n'y a eu aucune réponse écrite claire, on s'est contenté uniquement des appels téléphoniques selon les affirmations du directeur du logement», a précisé Mr. Adjissa dans son écrit. Face à cette situation de blocage, certains souscripteurs ont occupé leur appartement à l'état brut et, en l'absence des travaux de VRD et les raccordements nécessaires.
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Posté Le : 09/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yousra Salem
Source : www.elwatan.com