Algérie

Ancien directeur de l'école Saint-Augustin ex-Petit-Séminaire, Notre-Dame d'Afrique, AlgerLe père Georges Jeanney tire sa révérence à 107 ans



Ancien directeur de l'école Saint-Augustin ex-Petit-Séminaire, Notre-Dame d'Afrique, AlgerLe père Georges Jeanney tire sa révérence à 107 ans
Le Père Georges Jeanney, doyen des Pères Blancs, est décédé hier matin dans sa maison de retraite à Paris. Une bien triste nouvelle pour ceux qui ont connu cet homme d'église dont la longévité était devenue légendaire. Il avait 107 ans révolus. Né en 1906, Georges Jeanney prêta serment de missionnaire à Carthage en 1930 et consacra 79 ans de sa vie à sa mission dont la majeure partie s'est déroulée en Algérie colonisée puisindépendante, une terre qu'il a tant aimée.
Il a longtemps officié en Kabylie, à Tizi Ouzou puis Tagmount-Azzouz, dans les années 1930-40. Au lendemain de l'Indépendance, il est appelé à ouvrir une école à Notre-Dame d'Afrique, Alger. Pour avoir fréquenté quelques classes de son école, je joins cette modeste évocation du souvenir de cet être exceptionnel et modèle de vertus. Un ancien séminaire désaffecté, transformé en école primaire puis en collège, accueillit dans les années 1960-70 des milliers d'élèves.
Pour ceux qui s'en souviennent, c'était l'école Saint-Augustin ex-Petit-Séminaire qu'il dirigea jusqu'en 1976. Il n'avait pas hésité à ouvrir les portes de son école à de grands et difficiles garçons.
La plupart d'entre eux, sinon la totalité, étaient issus de milieux défavorisés des quartiers populeux d'Alger-Nord, Bologhine, Bouzaréah, Raïs-Hamidou et de Bab El-Oued, plus ou moins traumatisés par les affres de la guerre d'Algérie et surtout des laissés-pour-compte du système scolaire. Du mieux qu'il put, il les aida à surmonter leurs difficultés, passagères pour certains, rédhibitoires pour d'autres. C'est ainsi que tous ou presque disposèrent d'un niveau scolaire appréciable pour affronter la vie professionnelle.
D'autres, certes peu nombreux, ont même réussi le pari impossible d'entreprendre avec succès de longues et difficiles études universitaires qui leur ont ouvert les portes à des fonctions honorables. Les enfants qui fréquentèrent cet établissement étaient tous subjugués par sa ténacité à la vie, son énergie, sa force de caractère, sa passion pour l'éducation et son amour pour les pauvres.
Aujourd'hui, ils approchent l'âge qu'il avait lorsqu'il dirigeait d'une main de fer dans un gant de velours l'immense Petit-Séminaire.
En leur nom et mon nom personnel, j'exprime mes sincères condoléances à la famille du défunt et mon éternelle reconnaissance pour tout ce qu'il a entrepris dans le strict respect de notre conviction religieuse à la fois différente et proche de la sienne. Qu'il repose en paix.
M. B.
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