Algérie - Période Ottomane

Ancien caravansérail de Rahbet Ledjmal à Constantine: Un lieu historique en perdition



Ancien caravansérail de Rahbet Ledjmal à Constantine: Un lieu historique en perdition


La bâtisse à trois niveaux, avec sa toiture en tuiles et sa façade ornée de colonnes en bois épousant de jolis arcs, occupe un coin de la place Benhamadi Mohamed Ameziane, plus connue par Rahbet Ledjmal (ex-place des Chameaux), au centre-ville de Constantine.

L’ancien caravansérail de l’époque ottomane, devenu aujourd’hui Fondouk Béni Abbes et son extension appelée «Fondouk Aouidet», connaît une sérieuse dégradation.

En 2014, un ambitieux projet pour sa restauration, le premier depuis l’indépendance, avait été lancé sous l’égide de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (OGEBC) dans le cadre d’un plan global de réhabilitation de tout un espace de Rahbet Ledjmal avec pour principal objectif de rendre le fondouk aux vrais artisans, et délocaliser toutes les activités commerciales vers l’esplanade se trouvant juste à côté.

Selon Nabil Gaham, responsable du cabinet d’architecture chargé de l’étude et du suivi du projet, les travaux dans cette partie concernent le grand et le petit fondouk de Rahbet Ledjmal, la mosquée Abderrahmene El Karaoui, juste à côté et la terrasse située derrière le siège de la BNA de la place du 1er Novembre (ex-La Brèche).

Le projet avait été entamé en janvier 2014, avec la prospection du site, les relevés architecturaux des structures au scanner 3D et le diagnostic des constructions.

L’opération connaîtra de sérieux problèmes face au refus des commerçants et des artisans de libérer les lieux. Les autorités ne feront rien pour débloquer la situation. C’est le statu quo jusqu’à ce jour.

Selon Nabil Gaham, les premiers constats avaient révélé à l’époque une sérieuse dégradation de la structure, des fissures importantes sur les murs, un flambement de poutres, une inclinaison des colonnes et un affaissement des dalles, en plus des transformations opérées durant des décennies et qui ont déformé une bonne partie de l’ancien immeuble. Aujourd’hui, la situation est encore complexe pour préserver cette bâtisse d’une grande valeur historique.

Pour rappel, ce lieu, qui remonte à l’époque ottomane, était le point de rencontre des caravanes venant du Sud par la route de Batna chargées de dattes, de tapis, de laine, de cuir et d’étoffes, d’autres apportaient de la marchandise des régions des Aurès et de la Kabylie.

Dans ce bâtiment, les commerçants louaient des entrepôts pour stocker leurs marchandises, mais aussi des chambres pour passer la nuit. Le caravansérail a connu une extension à partir de 1904. Le petit Fondouk Aouidet est venu s’y greffer.

Des chroniqueurs de l’époque évoquent l’existence d’un local au bas de la place exploité en 1853 par la Société archéologique de Constantine comme lieu de sauvegarde de la collection de pièces et objets trouvés lors des fouilles menées dans l’antique Cirta.


S. Arslan


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