Algérie

Anarchie et charlatanisme au marché



Le marché hebdomadaire de la ville de Bouira, mitoyen de la gare routière, semble submergé par la multitude de commerçants qui viennent tous les vendredis et samedis s'y installer. De ce fait, il ne peut plus contenir cette affluence qui écoule tout ce qui peut l'être. Cet état de fait est, économiquement parlant, une bonne chose et un point positif pour le fisc de la municipalité, pourvu que les « locataires » s'acquittent de leurs dus.Or, cette situation d'engorgement n'est pas sans créer des problèmes de « débordement » qui poussent d'autres marchands à installer leurs produits, tous les produits possibles et imaginables, allant des K7 tous genres, dont celles des prêches incendiaires, en passant par des copies, illégales, de CD, jusqu'à la menue vis et autre fil de fer. Tout cet attirail « bon marché » est exposé à même les trottoirs jouxtant l'agence de transport des voyageurs, déjà trop encombrée par le nombre incalculable de véhicules. D'autres vendeurs ne se gênent pas pour « dévorer » une partie de la chaussée, causant des difficultés aux bus et autres fourgons pour rejoindre ou quitter l'agence.Un autre phénomène est venu accentuer le malaise existant : le commerce illicite des téléphones mobiles.En effet, ils sont de plus en plus nombreux ces revendeurs, naguère, à la sauvette mais qui, maintenant écoulent leurs marchandises avec quiétude. La situation se complique surtout lorsque les éventuels acheteurs et autres badauds s'agglutinent devant la marchandise exposée. Durant toute la première moitié de la journée, les abords du marché sont grouillants de monde à telle enseigne que les usagers de la route qui traversent l'endroit pour se rendre en ville, éprouvent les pires difficultés à y passer. D'autant plus que le stationnement sur les deux côtés de la voie, face au laisser-aller et au mutisme des autorités concernées, est pris en charge par des jeunes qui font de ce tronçon un « parking ». Ce qui rend la situation encore plus délicate, c'est la réapparition du charlatanisme au niveau et à proximité du marché. En effet, les « guérisseurs » de moult maladies refont surface et occupent assez aisément des espaces insoupçonnés jusque-là. Pour attirer les curieux et autres crédules, un simple tapis, quelques papiers sur lesquels sont rédigés des versets coraniques, quelques livres qui n'ont aucun rapport avec le sujet, quelques boîtes et bouteilles contenant on ne sait quelle « potion », et le tour est joué.L'éloquence du verbe aidant, le « toubib » réussit son coup en écoulant avec fluidité ses produits miracles. Certains vont encore plus loin. Avec le verbe, ils réussissent à embobiner une partie de l'assistance. A ce sujet, un « bédouin psychologue » tire profit des mots qui touchent le public. « Je n'ai pas de médicaments à vous proposer, dira-t-il, mais des mots issus du fond du c'ur. Je m'adresse à Dieu pour qu'il vous guérisse de tous les maux. Faites un geste et aidez-moi. Si vous hésitez, je vous pardonne comme le feraient vos parents ». Ces dernières paroles ont fait mouche car des pièces de 10, 50 et 100 DA sortent des poches. Et il n'était que 9h30 du matin'


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