Algérie

Anarchie



Les grands chantiers ouverts ces dernières années à Alger et les nouveaux projets inscrits au titre de l?aménagement de la capitale se sont fait lourdement sentir sur la qualité du cadre de vie du citoyen. La gestion anarchique de nos chantiers et le rythme long des travaux de réalisation font que nos projets ont cette particularité de survivre à plusieurs générations. La notion de projet prioritaire, stratégique s?agissant, par exemple, d?un projet situé dans une zone urbaine par excellence ou à proximité d?un bâtiment de souveraineté qui impose logiquement la mobilisation de gros moyens pour hâter sa réalisation n?entre apparemment pas dans les préoccupations de nos gestionnaires et politiques et ne figurent pas dans le cahier des charges de nos entreprises de réalisation, qu?elles soient publiques ou privées. Cela tient en effet du miracle si on n?a pas enregistré sur nos chantiers et dans leurs périphéries des drames que les passants et les automobilistes côtoient à chaque instant. Qui d?entre nous n?a pas eu à négocier au millimètre près le passage à un gros engin des travaux publics ou roulé carrément sous une grue de laquelle pend une imposante bétonnière crachant son mortier, avec pour toute sécurité un agent du chantier, un chiffon rouge à la main, qui tente non sans peine de « régler » la circulation. Il est un fait que nous avons les chantiers les plus désorganisés et les plus dangereux du monde. Absence de signalisation, voies de contournement du chantier réalisées à la hâte, souvent non bitumées, se transformant en marécages à la moindre averse, dépourvues de trottoirs pour les piétons, une sécurité très approximative qui se résume à quelques chicanes plantées çà et là et qui ne protègent de rien, des camions qui entrent et sortent du chantier et qui se mêlent aux automobilistes empruntant les mêmes voies, laissant souvent derrière eux des mottes de terre sur la chaussée qui transforment nos routes en tôle ondulée... Comme il existe une police de l?eau et de l?urbanisme, il faudrait peut-être songer à mettre en place une police chargée de veiller au respect des normes d?organisation de nos chantiers au double plan de la sécurité et de la quiétude des citoyens dont les nerfs sont mis à rude épreuve. Les citoyens, qui se sentent agressés dans leur quiétude et quotidienneté, surtout les riverains des grands chantiers qui ne connaissent de répit ni le jour ni la nuit pour les chantiers qui tournent à plein temps, n?ont aucun recours pour arrêter le massacre. La seule alternative qui leur est offerte c?est de déménager pour fuir l?enfer qu?est devenu leur quotidien. Partout ailleurs dans le monde les nouveaux chantiers ? le métro, le chemin de fer, un viaduc, une autoroute ? attirent de nouveaux habitants, car ce sont autant de vecteurs de progrès et de développement. Chez nous, c?est le contraire qui se produit.


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