S'il existe un
entraîneur qui refuse de s'enfermer dans un système bien défini, c'est bien
Rabah Saâdane. Tout au long des éliminatoires et des matches de préparation, il
n'a pas cessé de changer de tactique et ce, en fonction de l'adversaire et de
l'objectif. Il est évident que ces variations n'ont pas favorisé l'apparition
d'un style bien spécifique. Il est vrai que le coach de l'équipe nationale,
contraint d'obtenir la qualification pour l'Afrique du Sud, n'a pas eu les
coudées franches dans ce domaine. Toujours est-il qu'il a toujours assumé ses
choix, quelles qu'en soient les circonstances et les conséquences. Cette fois
encore, et après que l'Angleterre et les Etats-Unis se soient neutralisés,
c'est l'obligation du résultat qui a prévalu. La dernière décision c'est de
revenir à son 3-5-2 avec, toutefois, une modification, Kadir prenant la place
de Mansouri. Dans ce secteur clé, c'était un peu l'inconnue dans la mesure où
les trois récupérateurs Yebda, Lacen et Kadir étaient réunis pour la première
fois. Tout en ayant conscience que la défense de l'EN a encaissé beaucoup de
buts en CAN (10), Saâdane, avait un autre gros problème à résoudre, celui de
l'attaque. C'était même sa préoccupation majeure, ces derniers mois. Face à la
solide défense de la Slovénie, c'était la «grande interrogation du moment. En
effet, si les Slovènes se sont qualifiés au Mondial aux dépens de la Tchéquie,
l'Irlande du Nord et la Pologne, c'est grâce à cette organisation rigoureuse.
Défense à quatre soutenue par deux milieux récupérateurs et deux joueurs
excentrés, sans oublier un jeu en contres rapide et simple. Derrière ce bloc,
le gardien Samir Handanovic, héros des éliminatoires grâce à ses arrêts
décisifs, constituait une garantie supplémentaire. Pour prendre à défaut cette
défense, il aurait fallu se donner les moyens, c'est-à-dire, ne pas laisser
Djebbour seul en pointe, face à trois adversaires et contraint d'effectuer des
courses aussi épuisantes qu'inutiles. De façon globale, l'équipe nationale a
fourni une bonne prestation, sérieuse dans son expression, avec des tâches bien
définies pour chaque joueur. Et, comme les Slovènes évoluaient, eux aussi, sur
le même tempo, avec une organisation rigoureuse, on a assisté à un match serré
où les actions les plus notables se sont déroulées au milieu. Sinon, du côté
algérien, on regrettera les quelques occasions gâchées et, surtout, l'opportunité
qui s'est présentée à Ziani à la 77e sur un mauvais renvoi du gardien
Handanovic Samir. Au fil des minutes de ce match bloqué, on aurait aimé que
Saâdane lance dans le bain un créateur comme Boudebouz. Au lieu de cela, il a
fait appel à Ghezzal qui n'est resté que 14 minutes sur le terrain après avoir
écopé d'un carton dès sa première action avant d'avoir un malheureux réflexe de
la main. A dix, ce n'était pas évident et le coup de bambou est venu de la part
de Chaouchi qui a pris exemple sur le gardien anglais Green en se loupant sur
un tir anodin de Slovène Koren. Dans de tels débats, il suffit d'une seule
faute pour que tout bascule. De l'espoir d'un bon résultat, on est passé au
cauchemar d'une défaite, disons imméritée compte tenu du niveau de cette
Slovénie sans doute surévaluée. Les rentrées – évidemment tardives – de Saïfi
et Guedioura n'ont pas suffi pour que le onze national arrache le point du nul.
Encore une fois Saâdane saura-t-il tirer les bons enseignements et faire preuve
d'audace, avec un système plus offensif et ne pas se contenter d'initiatives
dans les jours qui viennent. Car, désormais, dos au mur, les «fennecs» sont
contraints d'attaquer la forteresse anglaise. Sinon…
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Posté Le : 14/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com