Algérie

Analyse du rapport «Algeria Digital»: «Comprendre le numérique en Algérie»



Le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique (GAAN) et Zone - Agence Digitale ont rendu publique, samedi, une analyse du rapport «Algeria Digital» publié par le site «DataReportal» sur l'utilisation du digital, d'internet, des réseaux sociaux, et des technologies.L'analyse, intitulée «Comprendre le numérique en Algérie», menée par quatre auteurs, Anis Ababsia, Yazid Aguedal, Selim Bedja et Amine Bensiam, se veut une «lecture approfondie des chiffres présentés sur l'Algérie» pour aller au-delà des «chiffres bruts annoncés dans le rapport» de DataReportal, et «tenter d'apporter des éléments de réponse concernant le rapport des citoyens algériens à internet». Le document «Comprendre le numérique en Algérie» publié par le GAAN et Zone - Agence Digitale dresse des comparaisons entre l'Algérie et des pays d'Afrique, notamment en matière de pénétration de l'internet, du débit, de la stabilité de la connexion, de l'accès aux terminaux mobiles. Le document commente également la gestion de la connexion internet par les pouvoirs publics en Algérie «pendant des périodes spécifiques». Sur l'aspect «taux de pénétration internet» en Algérie, le document note qu'il «dépasse pour la première fois la barre des 60%», et que ce taux «est nettement supérieur à la moyenne africaine», «y compris aux chiffres présentés par les premières startups nations du continent comme le Kenya ou le Nigeria (respectivement 42% et 51%)». «La croissance de 7.3% est également supérieure au taux de croissance mondial entre 2021 et 2022 qui stagne sur les 4%», ajoutent les auteurs considérant que «l'Algérie semble être bien partie pour rattraper les pays les plus avancés en matière de pénétration internet». L'analyse note également que «ces performances (sont) hautement satisfaisantes» compte tenu de la superficie de l'Algérie qui rend «plus difficile, plus contraignant et plus coûteux d'élever le score de pénétration en Algérie comparé à des pays de moindre superficie».
Des «plateformes» pour «éliminer les contraintes bureaucratiques»
Par ailleurs, les auteurs de « Comprendre le numérique en Algérie » estiment que «60% d'Algériens connectés à Internet», soit «27 millions d'utilisateurs», devraient pousser les autorités à lancer des «plateformes afin d'éliminer les contraintes bureaucratiques, apporter plus de transparence et d'équité dans le traitement des requêtes, simplifier et accélérer les démarches, gagner en proximité avec le citoyen». Le document appelle également les «acteurs économiques et créateurs de contenus privés» à «contribuer» à cette démarche, d'autant que le débit internet en Algérie permet de «satisfaire la majorité des opérations de navigation ou de traitement» que ce soit «pour les particuliers ou les professionnels». A propos de débit internet, l'analyse note que «malgré son ascension fulgurante», se pose encore la question de sa «stabilité». «La connexion internet est toujours jugée trop instable et trop souvent perturbée par la majorité des utilisateurs, fixe et mobile compris», affirment les auteurs. Toujours à propos de débit, les auteurs suggèrent de faire profiter d'une connexion de «100 MB par seconde» aux startups et aux «jeunes acteurs de l'innovation» qui n'ont pas «les moyens de se l'offrir».
Renoncer à la coupure internet pendant le Bac
Par ailleurs, le document invite les autorités à ne plus recourir à la suspension de l'internet «pendant des périodes spécifiques». Les auteurs estiment que si la question de la stabilité de la connexion est un «chantier à moyen et long terme», en revanche, celle du «choix délibéré de suspendre l'accès à internet pendant des périodes spécifiques, telles que les examens (baccalauréat, ndlr), ne peut plus être justifié compte tenu du nombre de citoyens dont le quotidien dépend de cette connexion».
Dans la partie «Accès Internet», le document «Comprendre le numérique en Algérie» évoque la question du coût des terminaux mobiles. Ainsi, selon l'analyse, «l'acquisition du smartphone le moins cher sur le marché local coûte 35% du revenu moyen d'un Algérien. Ce qui reste assez élevé, d'une part, en comparaison aux autres pays d'Afrique (moyenne dans les 20%), mais aussi compte tenu des paramètres socio-économiques locaux». Le coût d'achat de smartphones est considéré comme élevé aussi bien pour des familles au «revenu moyen» que pour «les couches défavorisées». Quant aux tarifs de la connexion, le document relève que «l'accès internet (coût d'un giga de données) reste en revanche 2 à 3 fois plus accessible que chez nos frères africains».


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