Algérie

Analyse du jeudi



Net recul d’Al-Qaïda au Maghreb En inaugurant l’année, le 2 janvier, par un attentat-suicide contre un commissariat de police dans la ville de Naciria (Boumerdès) qui a fait de gros dégâts humains et matériels, Al-Qaïda au Maghreb a laissé pressentir ce que sera la couleur de 2008. En récidivant ce même mois, avec un attentat de même nature, aussi barbare que le premier, le 29 janvier, contre un commissariat à Thenia dans la même wilaya, elle a confirmé les appréhensions des observateurs et de l’opinion publique. L’attention est restée braquée sur ce qui pourrait passer à la date fatidique du 11 avril qui devait marquer le premier anniversaire du premier attentat kamikaze de l’organisation terroriste contre le Palais du gouvernement à Alger. L’élimination, fin mars, d’un terroriste dans la ville d’Oran alors qu’il se préparait à se faire exploser, a montré que la tendance s’est inversée en ce sens que les forces de sécurité parvenaient systématiquement à faire échouer toutes les tentatives d’attentats de ce type dans les centres urbains. En effet, avant Oran, d’autres attentats pareils ont été déjoués du fait de démantèlement de cellules terroristes qui se préparaient à en commettre, tout comme ont été neutralisés des engins explosifs dans certaines villes: une voiture piégée à Belouizdad (Alger), une bombe artisanale près d’un lycée à Constantine. Ainsi la quasi-totalité des actes terroristes et de l’activité dans son ensemble d’Al-Qaïda au Maghreb, en ce premier trimestre, est restée confinée dans des endroits isolés au plan national. Les actions sont parfois ridicules comme des vols d’ânes dans des douars, des incursions dans des localités enclavées pour procéder à des razzias sur les produits alimentaires, des effets de literie et des maigres biens d’habitants et les éternels piégeages des chemins utilisés par les rondes de patrouilles des forces de sécurité en bordure des zones forestières dont, très souvent d’ailleurs, les engins explosifs sont vite repérés et neutralisés. Aussi, à voir la carte de la manifestation des groupes terroristes et/ou de la présence de leurs réseaux de soutien démantelés depuis le début de l’année, le pullulement n’est pas négligeable. En effet, selon un relevé à partir de la presse nationale, pas moins d’une trentaine de wilayas ont été touchées à travers près d’une centaine de communes. A l’heure actuelle, et selon l’évolution de la situation sécuritaire depuis le début de l’année, il se dégage l’impression que la lutte antiterroriste est parvenue à se doter du dispositif le plus approprié pour mettre en échec les prétentions dont voulait se prétendre Al-Qaïda au Maghreb durant la première année de son implantation en Algérie sur les ruines de l’ex-GSPC. Cependant, comme elle continue à le montrer jusqu’à l’heure actuelle, tant que son foyer principal dans les wilayas de Boumerdès et Tizi-Ouzou n’est pas définitivement éteint, toutes les craintes restent permises. La concentration de plus en plus notable de la lutte antiterroriste dans cette région, avec les ratissages systématiques des maquis au moindre indice et les opérations de surveillance, quand bien même sont-ils parfois vains, restent pour le moment la stratégie la plus indiquée qui est appelée à être renforcée par d’autres initiatives dans le même sens. L’expérience récente a permis de constater que, contrairement à ce qu’elle affirme dans sa littérature, il ne lui est pas facile de remplacer efficacement, comme par le passé, les principaux dirigeants qu’elle perd. Elle permet aussi de voir que tant que ses éléments ne sont pas neutralisés, ils ne reculent devant rien pour se dégager de l’aveuglement qui les caractérise et qui leur fait croire en leurs délires. Ils ont tourné le dos à toutes les mains tendues de la société algérienne et de certains oulémas à travers le monde. Ils sont restés sourds à tous les appels, y compris ceux de milieux qui ont fait cause commune avec eux à un certain moment. Et ils ne comprennent toujours pas que tous les drames qu’ils ont commis et les destructions qu’ils ont commises ne leur ont été d’aucune utilité, si ce n’est de donner raison à ceux qui, dès le départ, n’en ont jamais accordé une à leur credo. Mohamed Issami


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