Algérie - Revue de Presse


La vigilance ne suffit pas La nouvelle année a commencé, dès son deuxième jour, avec un attentat kamikaze dans la ville de Naciria (Boumerdès). Le communiqué d’Al-Qaïda au Maghreb le revendiquant ne laisse, si besoin en était, aucun doute sur ses intentions pour le reste de l’année. D’autant que, le lendemain, certaines sources ont fait état d’un véhicule piégé qui a été désamorcé à proximité d’un commissariat de police à Alger au moment même où se mettait en place un renforcement du dispositif sécuritaire dans la capitale conséquent aux attentats kamikazes du 11 décembre. Pour tout observateur qui suit attentivement l’évolution de la situation sécuritaire, il est clair que cette nouvelle année risque très fortement d’être plus sanglante que la précédente du fait de cette nouvelle forme de semer la mort que l’ex-GSPC n’a jamais tentée avant son adhésion à Al-Qaïda et pour laquelle, apparemment, il n’a pas trop de difficultés pour trouver des candidats au suicide. Le seul fait qu’existent des individus, se disant Algériens, qui sont prêts, non pas à se faire exploser car ils peuvent être recrutés parmi les plus psychologiquement fragilisés, mais à commanditer, veiller froidement à la préparation, suivre l’exécution et se réjouir des résultats des attentats kamikazes, devrait donner à réfléchir en profondeur à l’ensemble de la Nation, Etat et société. L’Algérie dans son ensemble, marquée par les terribles années du terrorisme islamiste de la décennie 1990 avec ses massacres monstrueux, s’est sentie soulagée avec l’émiettement et l’extinction progressive du GIA. Mais, elle n’a pas pris réellement conscience qu’il avait pris les devants en adoptant une nouvelle appellation, à savoir le GSPC qui se réclamait du GIA «originel» et se démarquait de celui qui s’est distingué par les grands massacres dans les villes et les campagnes tout en promettant ne cibler que les agents de l’Etat sous un prétexte prétendument «religieux». Du fait que les populations civiles étaient, dans une large proportion, épargnées par cette vraie fausse nouvelle organisation, la situation -quoique faussement dédramatisée- semblait quand même évoluer vers une asphyxie à terme du terrorisme même si les agents des forces de sécurité continuaient à tomber à longueur d’année. Mais ce recul relatif du terrorisme, durant cette période, s’est également accompagné d’un recul précipité de l’Etat par rapport aux forces patriotiques au sein de la société. Les Patriotes, Gld, partis et associations démocrates, etc. dont le rôle non négligeable -entrepris pour contrer de manières diverses le terrorisme- n’a pas été capitalisé dans le sens de maintenir en éveil leur mobilisation au profit de la Nation. La tendance a été plutôt de les marginaliser. Aujourd’hui, avec les attentats kamikazes qui ne sont, en fait, que la partie sanguinairement visible de ce qu’est devenu l’ex-GSPC depuis son adhésion à Al-Qaïda, la moindre des choses est de réévaluer l’appréciation de la signification du terrorisme aujourd’hui en Algérie. Et le moins que l’on puisse constater est que cette organisation criminelle a, elle, capitalisé l’ensemble de l’»expérience» des organisations qui l’ont précédée en tirant des enseignements de leurs évolutions afin d’aller au-delà de ce qu’elles ont pu franchir en matière de crimes et de destructions, tout en s’inspirant de ce qui se passe ailleurs dans le monde dans les milieux inféodés à Al-Qaïda. La donne a changé depuis janvier de l’an dernier et davantage par rapport à la période où le GSPC battait de l’aile. Le problème est que depuis l’apparition des attentats kamikazes, des voix officielles ne cessent d’appeler à la vigilance populaire au moment où c’est à une véritable mobilisation consciente et organisée de l’ensemble des forces patriotiques au sein de la société que l’Etat doit songer, tout en veillant à s’en racheter de les avoir marginalisées en croyant qu’il pouvait s’en passer. Que cela se fasse vite. Demain, il y aura déjà trop de pertes. Mohamed Issami


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