Algérie

Analyse du jeudi



L’ex-GSPC perd son latin L’ex-GSPC, comme prévu et dans une réaction similaire à celle des dernières élections législatives, vient d’appeler, à travers un communiqué, au boycott des élections locales. Dans la faiblesse du taux de participation dans le renouvellement de l’Assemblée populaire nationale de mai dernier, et sans craindre d’être ridicule, le GSPC y a vu un résultat conséquent à son appel et est allé jusqu’à «remercier» les électeurs d’avoir répondu «positivement» à ses «consignes». Conscient des faiblesses des taux de participation lors des consultations électorales depuis des années dans le pays pour de multiples raisons d’ordres politique, économique, social et même civique que personne n’ignore, le GSPC n’hésite pas à s’attribuer la paternité des abstentions. L’imposture caractérisée que traduit ce mensonge envers lui-même plus qu’envers quiconque d’autre, ne place pas ce groupe terroriste dans une position de «simple» opportuniste, mais dévoile son caractère hypocrite qui, plus grave encore, lui donne l’illusion qu’il est en mesure de pouvoir influer sur le comportement de la société sur le plan politique. En total déphasage avec les réalités quotidiennes du pays et déconnecté des ressorts qui motivent les appréciations des populations sur les situations qu’elles vivent, il feint de ne pas comprendre pourquoi ceux qui n’adhèrent pas toujours aux attentes des autorités tout comme aux appels des partis politiques pour une participation massive aux élections, ne rejoignent pas son terrorisme. Il ne trouve rien de mieux à faire que de les appeler à basculer dans la violence à l’état pur, affirmant que «le seul remède» à adopter est celui de «l’épée, les balles et les opérations martyres», rappelant que, selon lui, «le djihad, en plus d’être une obligation individuelle, est la seule solution». Tout aveuglé qu’il est, il n’ignore pas que mis à part quelques illuminés, personne n’est allé jusqu’à confondre la notion sacrée du djihad émancipateur et libérateur avec le terrorisme où il s’englue chaque jour davantage sans espoir de s’en sortir et contre lequel se dresse l’ensemble des Algériens depuis le début. Les fanatiques ont, certes, pu tromper et égarer un nombre important de jeunes déboussolés par les aléas de la vie, sans culture religieuse et, surtout, qui ont pris leurs mystifications pour des discours exempts de mensonge, d’hypocrisie et de détournement de la foi sincère des croyants, mais la fourberie n’a duré que le temps de vie dans les maquis des premières vagues de recrues dont la moitié a rebroussé chemin au fur et à mesure qu’ils prenaient conscience qu’ils se sont fourvoyés et qu’ils se sont laissé embobiner et qu’il ne sera plus question de les abuser de nouveau. En face de cette situation, l’ex-GSPC perd totalement son latin en ne sachant plus par quel moyen faire passer ses mensonges pour des vérités. Il ne lui restait que de s’en prendre à ceux qui refusent de le croire et de le suivre en les interpellant à travers un verset coranique sans commune mesure avec ses hallucinations, leur promettant les pires «châtiments» dans l’au-delà pour ne pas avoir adhéré à ce qu’il croit, lui-même, incarner sur terre. Mais là où il perd davantage son latin dans ce communiqué, comme dans le précédent relatif aux élections législatives, c’est que faisant sien l’état d’esprit qui règne dans la rue dans divers milieux de la société par rapport à certaines situations caractérisées par des scandales à répétition, il en fait une raison pour appeler au boycott des élections locales. Et même la raison principale au point d’oublier qu’il fut un temps où, lui et ceux qui l’ont précédé dans la même voie rejetaient le recours à toute forme d’élection. Non pas pour des raisons réelles ou supposées liées à la vie du pays dans ses différents aspects dans lesquels le communiqué a cherché à puiser ses arguments, mais exclusivement parce que cette forme de consultation populaire est proscrite par son idéologie qui la considère comme anti-islamique.


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