Algérie

Analyse du jeudi


La «reddition» de Hattab: La fin d’un terrorisme Au-delà des actes terroristes particulièrement odieux, parmi lesquels celui qui a ciblé le cortège présidentiel à Batna et celui visant des ressortissants étrangers dans la wilaya de Bouira, le mois de septembre, qui vient de s’achever, a connu un fait qui, en d’autres temps, aurait dû avoir une importance sans précédent et qui a été dilué et banalisé à l’extrême au point de laisser planer le doute sur sa réalité. Il s’agit de la «reddition» ou l’»arrestation» de Hassan Hattab, l’un des principaux fondateurs du GSPC qu’il a dirigé de 1999 à 2003 avant d’être contraint, par l’équipe dirigeante actuelle, de «démissionner». Depuis le mois d’août 2003, date à laquelle Hassan Hattab a cédé la place à Nabil Sahraoui qui a arrimé l’organisation terroriste à Al-Qaïda jusqu’à la mi-septembre dernier où il a été question de sa «reddition» ou «arrestation», selon les sources, son «statut» est resté des plus flou. Il est resté un chef terroriste déchu et en stand-by en plein maquis ou à proximité, en compagnie de ses fidèles, en relation avec sa famille, en «pourparlers» avec les autorités, en contact avec des journaux étrangers et mille et une autres rumeurs que rien n’est venu démentir ni confirmer jusqu’à février 2005. A cette date, un communiqué du GSPC, le fustigeant pour son «comportement», laisse entendre qu’il était «tenté» par la «réconciliation». Et au mois d’octobre de la même année, c’est lui-même qui est interviewé par le quotidien londonien arabophone Al-Charq al-Awsat. Ce qui est une première pour un terroriste toujours en armes, même s’il est en stand-by, mais, en même temps, qui n’est pas en «trêve» du moins officiellement et qui est donné en contact avec les autorités dans la perspective d’un renoncement au terrorisme. Une situation dans laquelle Hattab parle au pluriel en laissant entendre qu’il avait à ses côtés nombre de terroristes qui le suivraient s’il aurait à abandonner le maquis. Mais cette dernière option est soumise, selon lui, à des «conditions». Depuis la dernière semaine du mois dernier, Hassan Hattab est donné pour avoir rompu avec le terrorisme. «Arrêté» ou «repenti», selon les sources, aucune confirmation officielle n’est venu mettre un terme à ce flou qui entoure le chef terroriste depuis sa «démission» du GSPC en août 2003. Et, selon les mêmes sources, il n’aurait finalement quitté le maquis qu’en compagnie de tout juste deux acolytes alors qu’il était censé avoir à ses côtés un nombre de terroristes «fidèles» qui avoisinerait la centaine. Aussi, quelle que soit la manière par laquelle il a finalement été mis fin à son terrorisme stupide et totalement gratuit, si c’est vraiment le cas, l’information n’aurait pas dû et ne devrait pas passer comme un non-événement, car il ne s’agit pas seulement de la fin d’un terroriste mais de tout une forme de terrorisme. Il s’agit d’un point nodal dans l’évolution du terrorisme dans le pays à travers le GSPC. Le terrorisme de ce dernier, notamment depuis le début de l’année en cours, se présente désormais sous deux formes. Il y a celui de Hattab et celui de ses «remplaçants». Et tout porte à croire que le terrorisme du GSPC, depuis sa création en 1998, n’a, finalement, été qu’une villégiature par rapport à ce qu’il aspire faire subir au pays en misant sur des cibles sélectives et sensibles. Et à propos de «remplaçants», au moment même où Hattab est donné avoir quitté le maquis, l’»émir» en titre de l’ex-GSPC est donné, de son côté, avoir été écarté de la tête de l’organisation pour «incompétence», cédant la place à un autre terroriste censé être plus qualifié notamment en matière de recrutement, d’attentats kamikazes par ceinture explosive plutôt que par véhicule piégé, et de moins négligent quant à la préservation des civils. Il est également crédité d’être en mesure de donner plus de crédit à la présence d’Al-Qaïda en Algérie. Cette même présence que des voix, ici et là, mettent en doute tout en courant le risque de pousser indirectement cette même Al-Qaïda à chercher comment prouver qu’elle est bien là, en devenant tout simplement plus sanguinaire. Mohamed Issami
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