L’Ouest renoue avec le calme
L’Ouest du pays, de l’Ouarsenis à la fron-tière marocaine, a renoué depuis long-temps avec une situation très calme sur le plan sécuritaire qui s’est davantage accentuée durant ces premiers mois de l’année en cours. La dizaine de wilayas (sans compter le sud-ouest) que compte cette région du territoire national n’a été «parasitée», jusqu’à présent, depuis le début de l’année, que par trois actes terroristes en zone forestière et totalement gratuits, ayant fait trois victimes (deux collecteurs de bois mort dont une femme et un berger), et tous les trois localisés dans une zone précise dans le Sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Cette situation ne traduit évidemment pas que les groupes criminels ont définitivement disparu de la région.
Quoique très fragilisés par les pertes successives de leurs réseaux de soutien, démantelés par les forces de sécurité qui maintiennent une vigilance à toute épreuve, des résidus subsistent. Et parmi eux, certains terroristes, à l’image de Yahia Djouadi alias Yahia Abou Amar, pourraient être encore dangereux. Surtout lorsqu’on sait que ce genre d’énergumène a basculé dans le terrorisme au sein du Takfir wa El-Hidjra qui s’est implanté à Sidi Bel-Abbès en 1989 avant de rejoindre le GIA dont il ne s’est démarqué des monstruosités qu’en 2000, une fois qu’il a totalement périclité, en pensant être en mesure de créer sa propre organisation, le «Groupe salafiste combattant» (GSC), pour rivaliser avec le GSPC auquel il s’est finalement rallié après la destitution de Hassen Hattab. Les «Abou Amar» ne sont certainement pas nombreux à l’Ouest du pays, mais leur parcours pourrait renseigner sur leur potentiel de nuisance d’autant qu’aujourd’hui l’air du temps pousse les criminels à chercher à se distinguer auprès d’Al-Qaïda. A l’image de ce Yahia Abou Amar et son GSPC/Ouest, moribond mais non éteint définitivement, l’«Afghan» Abou Djaâfar Mohamed Es-Salafi, de son vrai nom Mohamed Benslim dont la présence dans l’extrême Ouest des monts de l’Ouarsenis boucle ses dix ans cette année à la tête de ce qui reste de l’organisation criminelle DHDS (Djama’ât Houmate ed-Da’âwa es-Salafiyyat), tout aussi moribonde mais encore très nocive. Dissidente du GIA à la fin de l’année 1995, alors qu’elle portait comme nom «katibat El-Ahoual», forte de plusieurs centaines de terroristes (on parlait de plus ou moins 400 criminels) et créée dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, elle a déplacé sa «base» dans cette partie de l’Ouarsenis, à Ramka dans la wilaya de Relizane. Elle a fait beaucoup de dégâts mais en même temps elle s’est fait saigner jusqu’à l’os par d’innombrables ratissages qui lui ont brisé les ailes de son ambition d’étendre ses tentacules vers son «fief» d’origine, l’Ouest d’une part et d’autre part le Centre du pays bien qu’elle ait pu implanter des «poches» éphémères et sans grande consistance çà et là dans les wilayas de Chlef, Aïn Defla et à l’Ouest de Tipaza.
Longtemps muette, cette organisation terroriste, aujourd’hui très fortement amoindrie, s’est autorisée récemment des tracts placardés en zone rurale à l’extrême Ouest de la wilaya de Tipaza pour revendiquer des actes criminels dans cette wilaya et celle de Aïn Defla et réaffirmer son «autonomie» par rapport à l’ex-GSPC et de «tout autre organisation» (entendre Al-Qaïda), marquant par-là un «territoire» qu’elle n’entend pas «partager». Aussi, est-il à se demander si la bombe artisanale qui a été découverte et qui a été neutralisée par les forces de sécurité avant-hier dans la ville de Tiaret, théoriquement totalement sécurisée depuis longtemps et où le GSPC par rapport au groupe HDS -jusqu’à preuve du contraire- ne s’est jamais aventuré, ne participe pas à ce «marquage de territoire». Mais ce qui est certain, quoiqu’il puisse être, il ne s’agit de rien d’autre que ce qui reste des résidus à l’ouest d’une arrière-garde qui, à défaut de sévir comme par le passé, a opté pour le suicide. Ce n’est pas, sans aucun doute, le calme qui est précaire mais, plutôt, les tentatives de le briser qui sont vaines.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com