Algérie

Analyse



Refuser l’euthanasie politique La question de savoir si réellement il y a de nouveaux rapports de force au sein de l’APN est d’autant inutile à poser que le constat est fait selon lequel, dans la situation actuelle, aucun parti, fut-il de ceux qu’on nomme ou qui se nomment «lourds» et qui se considèrent grands, pas moins l’alliance dans sa totalité, n’a d’influence réelle dans la sphère politique. Les émeutes continueront encore, la criminalité s’en fout que l’assemblée nationale existe ou n’existe pas, ou plutôt devrait être contente que de ce côté-là, il n’y a rien de nouveau. Il en est de même pour le sénat dans son fonctionnement actuel. Quels sont les partis qui sont réellement au pouvoir? Quels sont ceux qui sont réellement dans l’opposition? Quels sont ceux qui ne se positionnent que par rapport à des sujets, soutenant parfois, sermonnant parfois, jouant aux enseignants? «Plus il y a de fous, plus on s’amuse». L’augmentation du nombre de partis à l’APN n’a pas été un signe de progrès tandis que le maintien de l’ancien nombre de partis, n’a jamais sorti son fonctionnement de la stérilité. Le problème ne se situerait donc pas au niveau du nombre de partis. On pourrait, peut-être, penser que parce que dans l’opposition, même d’une façon timide, trois partis ont décidé, eux également, de se constituer en alliance, dite républicaine, la colombe fera le printemps. Mais, tant que le champ politique continue à fonctionner de la même façon, la colombe ne fera pas le printemps. Cela commence-t-il maintenant à devenir une tradition qu’au sein du pouvoir il y aura toujours une alliance ou plutôt l’alliance, c’est-à-dire avec les mêmes partis, les partis bénis du pouvoir tandis que l’opposition partiellement, c’est-à-dire inefficacement, a également pris conscience qu’il lui serait fatalement impératif de se constituer en front ou alliance ou en coalition, de toute façon l’important n’étant plus de «faire cavalier seul», en jouant au ping-pong entre l’inefficacité de l’action isolée et le refus de l’action concertée?Il arrive aux partis de l’opposition de se rapprocher à l’occasion des élections, pas pour des listes communes, mais pour une dénonciation des irrégularités ou pour forcer la main au pouvoir à adopter un nouveau mode de surveillance de celles-ci. A quoi pourrons-nous imputer cette impossibilité des partis de l’opposition à se rapprocher pour une alliance durable? Serait-ce que les distances politiques soient plus grandes entre les partis qui sont dans l’opposition qu’entre les partis qui sont dans l’alliance? Serait-ce alors que les partis de l’alliance ne soient pas autonomes et se fassent dicter leurs conduites? Les nouveaux partis entrés dans l’APN n’ont pour le moment pas emprunté la voie des rapprochements, Sauf pour dénoncer la révision de la loi électorale qui annonce leur disparition en tant que petits partis politiques. Il importe également de savoir si les alliances ne sont pas des simulacres de mariage à blanc pour le meilleur et jamais pour le pire, ou si elles sont fondées sur des relations de défense contre une menace commune ou alors dans la perspective d’une offensive collective. Dans le cas de l’alliance à laquelle il a été tenu de lui accoler l’autre concept de «stratégique», les enjeux ne sont pas d’ordre idéologique, puisque les partis dits alliés, à trois, n’en partagent aucune en commun, à part l’idéologie du pouvoir, à savoir serrer les rangs lorsque l’opposition menace, mais il est bien évident que le MSP, par exemple, s’arrime au pouvoir pour arracher des concessions qui concilient le court terme politique avec le long terme sociologique et qu’il a plus d’affinités avec le FLN qu’avec le RND. Si on admet que les nombres de sièges acquis procèdent d’une politique des quotas dessinés par une main invisible, il serait alors compréhensible que le RND s’intercale entre ses deux alliées, ou entre plutôt ceux qui lui ont été désignés comme alliés. L’alliance a une seule conviction pour ce qui détermine l’avenir de chacun de ses membres. Aller dans l’opposition signifierait une mort certaine, en quelque sorte, ce serait exprimer un penchant pour l’euthanasie politique.


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