Chlef dans la zone rouge
Chaque 8 janvier, on célèbre dans le pays la Journée arabe d?alphabétisation. Cela suppose qu?un effort particulier est accordé à cette question fondamentale dans le cadre d?une politique nationale visant à faire sortir des pans entiers de la population de l?ignorance et d?une époque qu?on croyait à jamais révolue. Qu?en est-il au juste ? Il va sans dire que le constat est loin d?être reluisant 42 ans après l?indépendance. Il est plutôt dramatique et renseigne sur le peu d?attention accordée au savoir des couches marginalisées et livrées à l?abandon. A titre indicatif, ce chiffre effarant qui en dit long sur l?ampleur du problème : 41% des habitants de la wilaya de Chlef ne savent ni lire ni écrire, si l?on en croit les statistiques de l?annexe locale de l?Office national d?alphabétisation et d?éducation des adultes (ONAEA). 41% d?analphabètes sur un total d?un million d?habitants, cela donne froid dans le dos d?autant que les plus touchés sont les femmes et les enfants. Dans la daïra côtière de Beni Haoua, par exemple, ce fléau atteint la moitié des habitants au point de hisser la région au rang des zones rurales les plus affectées de la wilaya. Dans beaucoup de cas, les filles ne sont pas scolarisées alors que pour les garçons, la scolarisation est souvent stoppée faute de moyens. Il suffit de parcourir les douars et zones enclavés de Breira, du Dahra, de Beni Bouattab et de Mossadek, entre autres, pour se rendre à l?évidence que la situation est grave et nécessite une intervention urgente du gouvernement, notamment les ministères concernés. Sur les 35 communes que compte la wilaya, seules 23 disposent de classes d?alphabétisation qui ne sont fréquentées, d?ailleurs, que par un nombre extrêmement limité, estimé à moins de 2500 personnes. De plus, ces classes ouvertes par l?ONAEA fonctionnent souvent avec des bénévoles et des enseignants recrutés par l?annexe locale de l?office et les associations d?alphabétisation pour certains et dégagés au titre du préemploi pour d?autres. L?encadrement ne peut suffire à lui seul sans une stratégie globale et efficace incluant aussi bien les parents et les associations concernées que les élus locaux et la direction de l?éducation.
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Posté Le : 13/01/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Yechkour
Source : www.elwatan.com