Confrontée à une insécurité croissante liée aux activités des groupes terroristes et criminels, la bande sahélo-saharienne a vu, durant l'année 2011, sa situation sécuritaire s'aggraver davantage par un flux sans précédent d'armes, conséquence directe de la crise en Libye. En raison de la multiplication des activités liées à la criminalité transnationale sous toutes ses formes, le Sahel se présente aujourd'hui comme une région géostratégique sensible et instable. La capacité de nuisance des groupes terroristes qui écument ce vaste espace désertique s'est accrue, donnant l'impression qu'ils agissent en maîtres des lieux, échappant à tout contrôle des autorités. Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), considéré comme le plus dangereux de ces groupes criminels opérant dans la région, a multiplié, depuis plusieurs mois, attentats et enlèvements de ressortissants étrangers. Au total, douze Européens sont retenus par AQMI dans cet immense espace désertique, difficile à surveiller et à contrôler. Devant une telle situation, les pays concernés n'avaient d'autre alternative que de se mobiliser pour conjuguer leurs efforts, à même de faire face à ces groupes criminels, devenus une menace réelle pour toute la région. C'est dans cette optique que les pays du Sahel ont pris les devants, à l'initiative de l'Algérie, pour mettre en place les mécanismes adéquats devant permettre de lutter contre ce fléau transfrontalier. Pour ce faire, un comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset a été créé en avril 2010, soutenu par un centre de renseignement à Alger, avec pour objectif de mieux coordonner les actions militaires dans le cadre de la lutte antiterroriste. L'Algérie, qui accorde un intérêt particulier à la dimension régionale dans son approche du développement, a toujours oeuvré pour une meilleure intégration de la région du Sahel. «La convergence importante avec nos pays voisins est qu'aujourd'hui, tout le monde est convaincu que le concept de partenariat est le seul moyen pour lutter contre le terrorisme», rappelait sans cesse le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, précisant que «sans la paix et la stabilité, il n'y aura pas de développement». Les pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) n'ont pas manqué de réaffirmer, à chaque fois, leur détermination à agir individuellement et collectivement pour éradiquer le phénomène du terrorisme et à redonner à la région sahélo-saharienne sa vocation d'espace d'échanges, de paix, de stabilité et de coopération.
Détermination
C'est pourquoi, les pays concernés considèrent que la coopération aux plans bilatéral et régional constitue le cadre «idéal» pour une lutte «coordonnée, efficace, totale et sans concessions» contre le terrorisme et ses connexions. Une stratégie qui a requis l'adhésion des partenaires extra-régionaux, comme les Etats-Unis et l'Union européenne dont le rôle se limite à l'assistance technique et logistique, à la formation et au renforcement des capacités des pays de la région. Souffrant d'un manque criard en infrastructures de base, les pays de la bande sahélo-saharienne sont en proie au sous-développement qui expose leurs populations à toutes sortes de précarité les rendant à la merci des groupes criminels. A cet égard, un plan de développement a été élaboré et des projets visant à améliorer les conditions de vie des populations et leur insertion socio-économique, ont été lancés. Dans ce cadre, l'Algérie a accordé un don de dix millions de dollars destiné à financer des projets de développement dans la région nord du Mali. Ces projets, qui se rapportent aux domaines de l'hydraulique (forages et puits), la santé et la formation professionnelle, seront implantés à Gao, Kidal et Tombouctou, des zones enclavées dans le nord où les populations vivent dans la précarité, dépourvues de moyens nécessaires et d'infrastructures socio-éducatifs. Pour les pays du Sahel, tout comme pour l'ensemble de la communauté internationale, il s'agit de travailler à long terme pour enclencher un processus de développement devant permettre aux populations locales, particulièrement les jeunes, l'accès aux services essentiels, en premier lieu l'emploi, afin de les protéger des groupes criminels.
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Posté Le : 11/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souhila H
Source : www.lefinancier-dz.com