Algérie

Amnesty International parle «de harcèlement judiciaire»



Amnesty International parle «de harcèlement judiciaire»
Dans un communiqué publié sur son site, Amnesty International a réagi à l'interpellation et à la détention du représentant du comité des chômeurs à Ouargla, Tahar Belabes. L'organisation a indiqué qu'elle est préoccupée par l'utilisation croissante par les autorités algériennes des chefs d'inculpation tels que la «provocation à attroupement», punie par une peine de prison allant jusqu'à cinq ans, à l'encontre de personnes militant pour les droits économiques et sociaux.
Dans son communiqué Amnesty a ajouté que cela démontre un harcèlement judiciaire et des mesures d'intimidation croissants à l'égard de ces militants. «Malgré la levée de l'état d'urgence en Algérie en 2011, les libertés d'expression et de réunion pacifique continuent d'être restreintes. Amnesty International a appelé les autorités algériennes à abroger ou modifier la loi n° 91-19 de 1991 régissant l'exercice du droit à la liberté de réunion pacifique. Toujours et selon Amnesty International, le rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression a également appelé les autorités algériennes à modifier cette loi de manière à instituer un régime de notification pour les manifestations publiques au lieu du régime d'autorisation en vigueur. L'affaire de l'interpellation du représentant remonte au 2 janvier passé lorsque ce dernier accompagné de plus de 300 personnes ont bloqué le centre-ville d'Ouargla. Selon des témoins, les autorités locales ont été alertées par des dizaines d'automobilistes et de propriétaires des fonds de commerce du centre-ville, sollicitant leurs interventions pour rétablir la circulation et permettre aux magasins d'ouvrir leurs portes. Réquisitionnés par le wali pour rétablir l'ordre, les forces de police ont demandé aux manifestants de se disperser, et ce, après avoir vérifié qu'ils ne disposaient pas d'autorisation à manifester. Toujours et selon les mêmes témoignages, les manifestants ont refusé de partir, contraignant les forces de l'ordre d'intervenir et d'interpeler les meneurs dont le responsable du comité responsable de cet attroupement. Cet état de fait n'a pas plu à M. Phillip Luther responsable au sein d'Amnesty International, qui a déclaré je cite : «Si Taher Belabes est chargé de l'incitation à un rassemblement, cela confirme une tendance à la hausse de harcèlement judiciaire des militants en Algérie». Le responsable d'Amnesty a ajouté que les fonctionnaires en Algérie ont déclaré que Belabes sera chargé de «obstruction à l'écoulement du trafic avec incitation à un rassemblement», un délit passible de cinq ans d'emprisonnement. A ce sujet, M. Philip devait déclarer que les autorités algériennes accusent de telles accusations les personnes qui exercent leur droit légitime de réunion pacifique. «Nous croyons que les autorités algériennes ont recours à ces accusations à intimider les militants et les manifestants qui font campagne contre le chômage des jeunes et la pauvreté», a déclaré Luther. «Malgré la levée de l'état d'urgence en 2011, les restrictions sur les droits à la liberté de réunion et d'expression sont toujours en place.» A Ouargla au sud de l'Algérie, les jeunes chômeurs se mobilisent pour exiger plusieurs emplois auprès des responsables des compagnies pétrolières. En réaction à Philip Luther, les internautes algériens ont fustigé l'organisation Amnesty à travers les réseaux sociaux : «Ce sont des sionistes, des impérialistes. Pourquoi n'appliquent-ils pas ces mesures sur Israël ' Interrogés à ce sujet, plusieurs Algériens ne semblent pas surpris de la réaction d'Amnesty International. « Il est tout à fait normal que les personnes qui gèrent cette organisation s'en prennent à l'Algérie, et ce, après avoir échoué de troubler l'ordre public dans le pays par le biais du dit «printemps arabe», ont-ils déclaré. «Sinon comment expliquer que cette organisation tente de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays souverain qui ne fait qu'appliquer les lois de la République». Selon nos interlocuteurs, Amnesty International doit savoir qu'à l'instar de l'ensemble pays du monde, les manifestations en Algérie sont soumises à de nombreux critères à savoir : l'autorisation formulée par les organisateurs comprenant l'itinéraire, la date, l'heure, le début et la fin de la manifestation. Sans cela, n'importe quel rassemblement sur la voie publique est considéré comme un attroupement illégal dont les auteurs seront poursuivis pour trouble à l'ordre public, ont ajouté nos interlocuteurs. Il a signalé que l'auteur du communiqué en l'occurrence M. Philip Luther a été beaucoup dans la libération de Mourad Dhina par la justice française, alors qu'il était sur le point d'être extradé vers l'Algérie. «Amnesty International appelle instamment les autorités françaises à rejeter la demande des autorités algériennes d'extrader Mourad Dhina, ressortissant algérien résident en Suisse, vers l'Algérie où il risque d'être exposé à la torture et à d'autres mauvais traitements». Nous avons donné ici le texte rédigé par M. Luther responsable au sein d'Amnesty International à l'attention de la justice française. Pour l'instant, les autorités algériennes n'ont pas réagi officiellement à cet état de fait.


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