Algérie

Amnesty International dénonce des mesures dangereuses



Brutalité, refoulement illégal vers la Libye, détention arbitraire prolongée, les migrants qui prennent le risque de la traversée de la Méditerranée vivent un véritable cauchemar un fois arrivés à Malte.L'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a fustigé hier les autorités maltaises, accusées de recourir à des procédés illégaux pour empêcher l'arrivée des immigrés, en provenance d'Afrique du Nord notamment. Le gouvernement maltais recourt à des "tactiques illégales" en Méditerranée "pour empêcher l'arrivée d'immigrés effectuant la dangereuse traversée depuis l'Afrique du Nord", dénonce Amnesty International dans un rapport publié hier sur son site.
"Le gouvernement maltais a eu recours à des mesures dangereuses et illégales pour faire face aux arrivées de réfugiés et de migrants en mer", assure Amnesty dans son document intitulé Vagues d'impunité : Les violations par Malte des droits des réfugiés et des migrants en Méditerranée centrale. Dans le détail, l'ONG des droits de l'homme énumère plusieurs procédés visant illégalement à refouler les migrants et les réfugiés, allant jusqu'à user de la brutalité contre eux. "Cette tactique comprend l'organisation de refoulements illégaux vers la Libye, le détournement de bateaux vers l'Italie plutôt que le sauvetage de personnes en détresse et la détention illégale de centaines de personnes dans des ferries mal équipés au large des eaux maltaises", a déclaré Amnesty.
La signature d'un accord entre La Valette et Tripoli fin mai pour empêcher les personnes d'atteindre Malte les a encore plus exposées à un traitement brutal lors de leur retour dans les camps de réfugiés libyens, assure Amnesty dans ce rapport. "Certaines des mesures prises par les autorités maltaises peuvent avoir provoqué des actes criminels, entraînant des morts évitables, des détentions arbitraires prolongées et des retours illégaux vers la Libye déchirée par la guerre", précise Amnesty.
En avril, Malte et l'Italie ont fermé leurs ports aux migrants, les deux pays évoquant la pandémie de coronavirus et leur besoin de concentrer leurs forces et ressources pour lutter contre la maladie sur leur territoire national. Depuis le début de l'année, Malte a accueilli 2161 immigrants illégaux "et les ressources et les efforts nécessaires pour assurer l'accueil (...) sont sans aucun doute considérables pour un si petit pays", reconnaît Amnesty.
Mais, note le document de l'ONG, cet effort n'exonère pas Malte de la responsabilité de désigner un lieu de sécurité pour les personnes secourues sous sa coordination, souligne l'ONG. Le rapport d'Amnesty a été publié alors qu'un cargo battant pavillon danois et transportant 27 migrants secourus s'est vu refuser l'autorisation d'accoster, a indiqué cette semaine l'armateur.
Le Maersk Etienne a sauvé le 4 août des migrants à la demande des autorités maltaises, qui ont depuis refusé de le laisser entrer au port. Ces migrants "doivent pouvoir débarquer immédiatement", ont réclamé de concert lundi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais aussi la Chambre internationale de la marine marchande (ICS). Le Premier ministre maltais, Robert Abela, a cependant déclaré dimanche à Malta Today que"la situation du Maersk
Etienne n'est pas de la responsabilité" des autorités de La Valette étant donné que le navire bat pavillon danois.

Karim Benamar


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