Algérie

Amnesty International dénonce



La mise sous scellés par les autorités locales d'Oran des bureaux des deux associations féministes Femmes algériennes revendiquant leurs droits (Fard) et l'Association féministe pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté (Afepec) continue de susciter l'indignation des ONG et autres acteurs de la société civile. Dans un communiqué rendu public, l'ONG Amnesty International (AI) a dénoncé ce qu'elle qualifie d'attaque "honteuse" au droit à la liberté d'expression et d'association. "Cibler ces organisations de défense des droits des femmes est une attaque honteuse au droit à la liberté d'expression et d'association. Il s'agit encore d'un autre exemple de l'inquiétante répression des organisations de la société civile de la part des autorités algériennes. Il faut mettre fin à cette répression maintenant", écrit l'ONG dans ce texte daté de vendredi. "Les deux organisations doivent être autorisées à reprendre leurs activités immédiatement, sans crainte de représailles.Ces tactiques rappellent une époque révolue
et sont contraires aux obligations de l'Algérie en vertu du droit international", dénonce-t-elle. Selon AI, le "droit à la liberté d'association est nécessaire dans une société forte et dynamique". "Plutôt que de chercher à restreindre les droits humains, les autorités algériennes doivent abroger les lois et les pratiques qui restreignent davantage l'espace pour la société civile et garantir que les défenseurs
des droits humains puissent travailler dans un environnement sûr et favorable", conclut le
texte.
La police a procédé le 27 février 2018 à la mise sous scellés des sièges de la Fard et de l'Afepec sur décision du wali d'Oran au motif que ces associations ne "sont pas agréées" et cela sans aucune décision de la justice. "Les pouvoirs publics, par cette décision, réaffirment leur volonté d'étouffement et de mise à mort du mouvement associatif et des dynamiques sociales qui résistent encore au rouleau compresseur du pouvoir. Ces agissements confirment la logique d'exclusion méthodique et programmée des acteurs associatifs autonomes de la vie publique et aussi la fermeture des espaces d'expression et d'organisation", avaient dénoncé nombre d'associations ou leurs représentants dont Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, Firas Ferhat, Comité d'initiative et de vigilance citoyenne d'Oran, Khaled Zirem (Café littéraire de Béjaïa), Mohamed Safar Zitoun, SG de la Ladh, Nassera Dutour, porte-parole du CFDA, Nouredine Benissad, président de la Laddh, Réseau Wassila, Saïd Sahli, vice-président de la Laddh, et Tinhinane Makaci, présidente de Tharwa n'Fadhma n'Soumeur.
K. K.


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