Algérie

Amnesty international demande la libération du blogueur algérien Abdelghani Aloui



Amnesty international demande la libération du blogueur algérien Abdelghani Aloui
« Abdelghani Aloui doit être immédiatement remis en liberté et toutes les poursuites engagées contre lui doivent être abandonnées », déclare Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord, dans le communiqué diffusé, aujourd'hui, sur le site internet d'Amnesty International qui exige la libération du blogueur de 24 ans originaire de Tlemcen détenu pour avoir partagé des photos sur Facebook.« Les autorités réagissent de manière vraiment excessive à ce qui relève simplement de l'expression légitime. Retenir des chefs d'accusation en relation avec le terrorisme afin d'incarcérer une personne qui a partagé des images sur les réseaux sociaux crée un précédent très dangereux », poursuit-il.
Lourdes peines
« L'avocat d'Abdelghani Aloui a déposé dimanche une demande de libération d'ici à l'ouverture du procès. Une décision doit être rendue cette semaine », indique le communiqué.
Arrêté le 15 septembre, Abdelghani Aloui a été placé en garde à vue pendant 10 jours puis inculpé d'atteinte à la personne du président de la République, d'outrage à corps constitués, ainsi que d'« apologie du terrorisme » parce que les forces de sécurité auraient trouvé chez lui une écharpe sur laquelle était inscrite la proclamation de foi La ilah illa Allah (il n'y a de dieu que dieu), explique le communiqué.
Détenu depuis le 25 septembre à la prison de Serkadji à Alger, dans la même aile que les suspects de terrorisme, Adelghani Aloui encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable d'« apologie du terrorisme ». Il risque par ailleurs une amende d'un montant pouvant atteindre 500. 000 dinars (soit environ 4.500 euros) pour atteinte à la personne du président de la République, précise le document d'Amnesty International.
Augmentation des affaires de diffamation
Des modifications apportées au Code pénal en 2011 se sont soldées par une augmentation considérable du montant des amendes dans les affaires de diffamation, souligne le communiqué. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression a estimé que ce changement avait « un effet paralysant sur le droit à la liberté d'expression ».
« Les autorités algériennes doivent réviser les lois érigeant la diffamation en infraction pénale et mettre fin au recours à la législation antiterroriste pour sanctionner les critiques non violentes à l'égard de représentants de l'Etat », a ajouté Philip Luther.
C'est la deuxième fois depuis l'an dernier qu'un blogueur est arrêté. En juillet 2012, Saber Saidi a été appréhendé par le Département du renseignement et de la sécurité pour avoir mis en ligne des vidéos en rapport avec les soulèvements au Moyen-Orient. Il a lui aussi été inculpé d'« apologie du terrorisme » et a été maintenu en détention provisoire pendant neuf mois, jusqu'à sa libération en avril 2013.


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