Amnesty International a appelé hier les candidats aux élections législatives et présidentielle tunisiennes à s'engager à défendre les droits de l'Homme, pour «ne pas trahir les espoirs des Tunisiens» près de quatre ans après la révolution. L'ONG propose aux candidats aux scrutins du 26 octobre et 23 novembre, qui doivent enfin doter la Tunisie d'institutions pérennes, de signer dix engagements afin de «montrer leur attachement aux droits humains». Depuis la révolution qui a contraint le président Zine el Abidine Ben Ali à la fuite en janvier 2011, «les autorités tunisiennes ont lancé une série de réformes, qui ont abouti à l'adoption d'une nouvelle Constitution garantissant de nombreux droits humains», selon Amnesty. «Cependant, beaucoup des atteintes aux droits humains qui ont été à l'origine du soulèvement sont toujours d'actualité», poursuit l'ONG. Amnesty demande donc aux candidats de s'engager à «mettre un terme à la discrimination et à la violence contre les femmes», notamment en adoptant «de toute urgence» une loi exhaustive contre la violence à l'égard des femmes. Elle leur demande également de «combattre la torture et les autres mauvais traitements», de «demander des comptes aux forces de sécurité» et d' «entreprendre une refonte complète des organes de sécurité». «Nul ne doit être emprisonné ni soumis à une quelconque autre sanction pénale pour avoir uniquement exercé son droit à la liberté d'expression. Les lois ou les dispositions qui érigent en infraction le droit à la liberté d'expression doivent être abrogées et mises en conformité avec le droit international et les normes internationales», selon Amnesty. L'ONG demande également aux candidats de «garantir l'indépendance de la justice», de «protéger les réfugiés et les demandeurs d'asile» et d' «abolir la peine de mort». La Tunisie a depuis janvier une nouvelle Constitution garantissant la liberté d'expression et d'opinion, le droit à l'intégrité physique et stipulant que «les citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs et sont égaux devant la loi sans discrimination». Mais selon des ONG, torture et mauvais traitements persistent malgré la volonté affichée des autorités de mettre fin à cette pratique largement répandue sous le régime de Ben Ali. Aucune réforme de la police et de la justice, outils centraux de la répression sous l'ancien système, n'a été entreprise.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 25/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com