Algérie

Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré



Ammal (Boumerdès) : Aït Abdelhadi, un village ignoré
Hormis l'ensorcelante vue panoramique qu'offrent les forêts sauvages du maquis de Djerrah sur les hauteurs, le petit village de Aït Abdelhadi, sis à 6 km à l'ouest du chef-lieu de la commune de Ammal, ne dispose d' aucune autre ressource. Les 800 âmes qui vivent dans ce village, accroché au pied de la célèbre montagne de Djerrah, au passé révolutionnaire glorieux, se sentent abandonnées par les autorités. « Ici la marche à pied n'est pas un sport choisi par les habitants sur un conseil de médecin pour soulager un quelconque malaise, mais une contrainte pour atteindre les différentes destinations », fait remarquer un habitant. La population de tout âge a recours à cette obligation souvent harassante. Les petits écoliers en sont les premières victimes. En absence d'une annexe dans leur village, ils sont obligés de parcourir un kilomètre à pied pour rejoindre les bancs de l'école primaire sise à Toulmout ou à Ouled Ben Salah. Leurs aînés, les collégiens, notamment ceux qui sont scolarisés au CEM de Tassouikt ne sont pas non plus épargnés par cette corvée. Les malheureux doivent, pour arriver à temps, prendre un raccourci en milieu de forêts, traversant la rivière pour ensuite remonter la montagne. En hiver, ce chemin devient impraticable en raison des torrents et des crues des eaux.Leur seule alternative pour arriver à leur destination est de contourner plusieurs villages en empruntant le chemin de la commune, long de six kilomètres. Les mêmes difficultés se présentent devant les lycéens, les étudiants et les travailleurs. La plupart des fourgons de transport boudent cette ligne. Les quelques transporteurs qui osent emprunter cette ligne, se voient contraints de visiter le mécanicien le soir. « Il est inadmissible que toutes les routes de Ammal aient été revêtues à l'exception de la nôtre », s'est indigné un habitant. Un autre problème si épineux que celui de la route est l'absence de l'eau courante. « Elle coule une fois par semaine pendant l'hiver et une fois par hasard pendant l'été », a raconté un habitant. À l'époque, c'est de la source du village construite à la fin des années 1960 que s'alimentaient les foyers en cet élément vital. Mais, aujourd'hui elle est menacée d'extinction car les tuyaux sont devenus très vétustes. En somme, les habitants revendiquent une seule chose : que leur localité soit prise en même pied d'égalité que les autres villages voisins.


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