Algérie

Amitiés fidèles



Si, tout au bout de la marge que notre société réserve à l'artiste, on ajoute l'espace supplémentaire, puis du feutre pour atténuer les bruits et les rumeurs de la ville, puis encore du clair-obscur, on aura peut-être la chance de rencontrer dans ces parages l'homme taciturne, l'artiste discret qu'est Mohamed Louaïl.Sans trop se contraindre, semble-t-il, il accepte la pénombre, rassurant refuge, relève du silence et s'y installe, soucieux de ne déranger ni les gens, ni les choses. Pour ce personnage lové sur lui-même, sortir est une corvée, exposer devient une aventure qui l'effraie et qu'il reporte d'année en année. D'autres amis et moi-même, je l'avoue, avons tenter de contrecarrer cette timidité, à la limite paralysante. Mais il m'arrive parfois de douter de la justesse de notre acharnement à vouloir dévier une trajectoire, forcer un destin. Car enfin l'artiste est là et l''uvre existe en dépit de tout. Exposer, s'exposer n'est, somme toute, qu'un rite social, d'un intérêt souvent aléatoire, auquel Louaïl souscrit de guerre lasse. (') Mohamed Khadda. (30 novembre 1990) publicité  >   


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