Algérie

Amirouche, le chanteur qui a défié l'intégrisme Il revient avec un nouvel album



Amirouche, le chanteur qui a défié l'intégrisme                                    Il revient avec un nouvel album
Cet artiste réaffirme toujours son engagement pour la démocratie et son refus d'un Etat islamique.
Le chanteur kabyle, Amirouche, qui a osé, au début de la décennie noire, dénoncer farouchement l'intégrisme, revient cet été avec un nouvel album où il réaffirme toujours son engagement pour la démocratie, les droits de l'homme et son refus d'un Etat islamique. Dans ce nouvel opus intitulé Ay Imeghbane (Les pauvres), l'artiste stigmatise sans ambages les décideurs algériens qu'il qualifie d'«instigateurs de tous les maux qui rongent le pays». «Les libertés sont muselées et les droits sont bafoués dans une Algérie livrée au terrorisme», chante Amirouche, qui n'a aucunement changé d'un iota sa ligne d'engagement. Dans la chanson, Ferheth à Yizayriyen (Soyez heureux les Algériens), l'artiste évoque le cinquantenaire de l'indépendance du pays, mais d'une manière très critique, en mettant en relief la situation que traverse actuellement le pays.
Toutefois, il rend hommage à ceux qui sont tombés au champ d'honneur durant la guerre de libération, comme Abane Ramdane. «On est toujours fiers de nos valeureux martyrs. Et si Krim, Khider et Amirouche revenaient de leur tombe '», essaye-t-il de mettre au clair une partie de l'histoire qui, dit-il, est falsifiée. Dans le même texte, il rebondit avec l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Amirouche ne s'arrête pas là dans ses critiques acerbes à l'égard du régime. Il a ainsi repris une de ses anciennes chansons qui figurent dans l'album de 2001, Tafsut Tabarkant (Le printemps noir). Là, l'enfant de M'chdellah (Bouira) donne un aperçu sur les événements tragiques qui avaient endeuillé la Kabylie. Il en impute la responsabilité aux décideurs, à leur tête le Président. Il lance d'ailleurs un appel au départ de Bouteflika, comme il critique la réconciliation nationale, qui a, selon lui, blanchi les égorgeurs d'enfants et accentué la douleur des victimes de la tragédie nationale.
Amirouche revient aussi sur le printemps berbère qu'il considère comme l'un des principaux atouts de la revendication identitaire. Par ailleurs, il a souvent honoré la mémoire de Matoub Lounès dans ses productions artistiques. D'ailleurs, même dans son café Le Palais de Paris, où des spectacles avec de grands chanteurs kabyles sont souvent organisés, la voix du rebelle ne cesse de raisonner dans les quatre coins de l'établissement. «Maintenant, nous avons ouvert, Amirouche et moi, un endroit qui servira de carrefour de la musique à Montreuil. Nous organisons régulièrement des soirées afin de permettre surtout à nos immigrés de se rencontrer et de passer des moments de joie dans un cadre agréable», nous a dit Mohamed Amies, appelé communément «Watanabi», l'un des amis du chanteur. Il est utile de rappeler les fameux textes d'Amirouche qui avaient défié l'intégrisme durant le début des années 90, comme El Hdjab (Le voile), Ahlilou, Afrirou (Le fanatique intégriste), El Zayer Thughal d'el Iran (Alger est devenue l'Iran)


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