Algérie

Amine Missoum de l’Association Ibdae El Djazaïr à La voix de l’Oranie



«Il y a encore plein de tabous dans le théâtre algérien» L’association Ibdae El Djazaïr a été la seule formation théâtrale arabe et africaine à être invitée à la 8e édition du Festival francophone: Théâtrales d’Automne 2008, qui s’est déroulée du 21 au 28 septembre 2008 à Dourdan, dans l’Essone (France). Dans cette rencontre internationale, l’association oranaise devait présenter en langue arabe sa dernière production, la pièce «L’autre», adaptée par Mohamed Missoum et Abdelkader Belkaroui d’après le roman «Le neveu de Rameau» du philosophe français Denis Diderot, dans une mise en scène de Amine Missoum et une scénographie de Nakcif Ahmed. Cette pièce a été en compétition à la 10e édition du Festival International Espace Scénique Théâtre Amateur Francophone (FIESTA) qui s’était déroulée, du 1er au 5 avril 2008, dans la ville de Perm en Russie, où le jury avait décerné le prix du meilleur rôle masculin à Amine Missoum. En été, la même pièce a décroché le prix de la meilleure recherche théâtrale au Festival international du théâtre universitaire, organisé du 24 au 31 juillet dernier à Beyrouth. De passage au siège de notre journal, M. Amine Missoum, président de l’association Ibdae, a bien voulu nous entretenir de cette participation et des projets à venir. -La voix de l’Oranie: Vous venez de participer à la 8e édition du Festival francophone «Théâtrales d’Automne de Dourdan». Quelle évaluation faites-vous de cette participation? -Amine Missoum: Excellente. Cela a été d’abord une grande expérience pour notre jeune association qui a eu à se mesurer à des formations théâtrales étrangères de haut niveau. C’est la première fois qu’une formation algérienne participe à un tel événement. Notre association n’était pas connue et les tracasseries administratives que nous avons connues avant notre départ et qui ont pu être solutionnées grâce au concours bienveillant de M. Bernard Helliet, auquel nous tenons à exprimer nos vifs remerciements, ont en quelque sorte médiatisé notre association à Dourdan. -A partir de cette expérience précise, pouvez-vous mesurer d’une manière générale le chemin parcouru par le théâtre algérien? -La grande majorité des formations théâtrales algériennes font du théâtre expérimental. Les troupes qui ont participé au festival ont présenté des spectacles de théâtre moderne impliquant un recours à des moyens techniques impressionnantes et une expression artistique qui n’est pas toujours adaptée à nos mœurs. Il y a encore plein de tabous dans le théâtre algérien. -Votre formation a pour habitude de figurer au palmarès de chaque rencontre internationale en raflant une distinction. La tradition a-t-elle été encore une fois respectée? -Lors de cette dernière participation aux Théâtrales d’Automne, notre spectacle a pu décrocher le Prix du Jury. Le grand Prix du Festival est allé au spectacle «La dernière bande» de Samuel Beckett, présenté par la Compagnie «Les autres de Ijevsk-Russie». L’association Ibdae a saisi l’occasion pour inviter le couple de comédiens, diplômés de l’Institut d’art dramatique de Moscou, pour animer un stage de mise en scène et de préparation d’acteurs à Oran, en décembre. Leur hébergement sera pris en charge par l’association, et pour le transport, on sollicitera l’aide d’une institution culturelle locale. -Votre spectacle «L’Autre» a été présenté en arabe. Comment le spectacle a-t-il été reçu par le public français? -Le spectacle a été présenté en langue arabe avec une traduction simultanée qui était projetée sur écran. Le spectacle a pu passer aisément la rampe. Après chaque spectacle, une table ronde était organisée et le public a confessé avoir été séduit par le jeu des comédiens et par la musicalité de la langue arabe. -Je suppose que votre agenda est bien rempli. D’autres rencontres internationales en perspective? -Oui, deux rencontres au Maroc: la 2e édition du Festival du théâtre universitaire de Tanger, du 5 au 9 novembre 2008 et la 4e édition du Festival universitaire d’Oujda, du 16 au 24 novembre 2008. Auparavant, il y aura une rencontre des présidents d’association, du 11 au 13 octobre 2008, à Tunis, dans le cadre du programme Euro-Med Jeunes, financé par l’union européenne. -Vous pensez déjà à votre nouvelle production théâtrale? -Nous envisageons de monter en 2009 un spectacle intitulé «Handala», un personnage d’une célèbre caricature du palestinien Naji El Ali. -Sur vos propres fonds? -Hélas, oui, car l’accès au Fonds d’aide à la création n’est toujours pas évident. Entretien réalisé par G. Morad


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