Algérie

Amine Benslimane (Ressortissant algérien en séjour irrégulier en Belgique)



« Je ne regrette que le sourire de mes parents » Il a la trentaine et il est de Hennaya, à 10 km de Tlemcen. Après une vie mouvementée à Paris, Amine Benslimane a changé de cap pour s?installer à Bruxelles. Toujours sans papiers, le globe trotter tlemcenien se promène dans la capitale belge à vélo.  A vous voir, vous seriez un bon salarié se promenant à vélo le jour de son repos hebdomadaire...  (Rire). Que voulez-vous que je fasse, je suis bien obligé de sauver les apparences pour ne pas me faire attraper par la police et reconduit à la frontière. Quand j?étais arrivé à Paris, il y a deux ans, avec un visa d?un mois, je m?étais promis de me faire une situation et de retourner au pays comme un vrai homme. Cependant, le rêve a été loin d?être une réalité. Au bout de deux années, j?ai dû changer de direction et retenter ma chance ici.  Je ne vous le souhaite pas, mais, si vous ne réussissez pas à obtenir des papiers, continueriez-vous votre vie de bohême ?  Mais qu?est ce que j?ai à perdre ? Et si je reviens au pays, qu?est ce que j?aurai à gagner ? Vous voyez, ma situation n?est pas trop compliquée : ici ou là-bas, c?est du pareil au même. Ici au moins j?ai l?espoir de me reconstruire, je garde toujours l?espoir. Néanmoins, le seul manque que je ressens perpétuellement, c?est le sourire de mes parents. Vous savez, je ne sais même pas pourquoi je vous accorde cet entretien, des amis au bled pourraient le lire et en informer mes parents. Ils découvriraient ma galère et ce sera une souffrance pour eux, mais, publiez-le, je veux que tout le monde sache qu?après « l?exil clandestin » (harrga), le paradis n?est pas garanti.  Souhaitez-vous quelque chose à la fin ?  Priez Dieu avec moi pour que je réussisse à obtenir mes papiers et quand vous passerez par Hennaya, montez sur la passerelle qui coupe la ville et faites un voeu pour moi. Merci.


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