Eprise jusqu'à la démesure du patrimoine lyrique andalou pour lequel elle a donné, non pas seulement sa belle voix, mais sa vie, Amina Karadja dévoile au grand public son premier album : « Roudh B'hij ». Il s'agit d'une ?uvre comprenant deux parties : une Nouba H'çin magistralement exécutée par un orchestre cossu auquel s'est jointe une armada instrumentale pas très habituelle à l'andalou, tel que le cajon, la harpe... La seconde englobe une série d'Inqlabat dont certains laissent pantois, y compris les moins passionnés de cet art poético-musical : Hawfi, L'ourith (créationF. Bouallagui), Lalla Malika (Melhoun), Tadallaltou, Hadithouichqi (duo avec Djawad Kara), Leilatou al qadri (duo arabo-espagnol avec Manuel Sanchez Lopez). Par la force vocale et la maîtrise quasi parfaite des textes, mais surtout grâce à son ouverture sur les mélodies venues d'ailleurs, l'artiste s'en va, avec brio, négocier son sujet.Une prière, une communionElle reste une artiste qui observe une rigueur et un respect sans faille aux fondements de ce patrimoine. Elle se place aujourd'hui dans le peloton des grandes divas du genre, diront les mélomanes. Ce premier opus, tel que résumé dans le livret, « renferme bien des joyaux, revitalisés par la présence d'une section de cordes accompagnée d'une harpe, d'une contrebasse et le tout orchestré par des arrangements innovants, écrits et imaginés par le grand violoniste Farhat Bouallagui ». « Chanter, c'est ouvrir mes sens à une magie qui opère à chaque fois. C'est libérer mon esprit, l'élever et atteindre les cieux ; un état de grâce. Mon chant, mêlé aux émotions du public, devient une belle prière, une communion où l'on se sent proche les uns des autres. C'est un message, une histoire que je conte et raconte, je chante, donc je vis », confie la sociétaire de la troupe du chaâbi féminin.Ancienne élève du prestigieux conservatoire de Tlemcen, Amina Karadja est la digne héritière de ce patrimoine raffiné. Elle le perpétue avec bonheur de sa voix transcendante et mélodieuse. Dotée d'une voix aussi entêtante et enivrante qu'un parfum de jasmin, elle s'avère une des meilleures valeurs de la chanson classique andalouse. Elle a fait ses premiers pas à l'âge de 5 ans pour devenir soliste à 16 ans au sein d'« El Kortobia », sous la direction du grand maître, Salah Boukli-Hacène .
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Posté Le : 02/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine G
Source : www.horizons-dz.com