Algérie

Ames sensibles, s'abstenir



Ames sensibles, s'abstenir
La viande bovine, étant presque inaccessible, bon nombre de Congolais optent pour la viande de canidés. Le chien est le meilleur ami de l’homme. Un adage qui semble se vérifier en République démocratique du Congo (RDC) où l’on trouve au canidé bien d’autres vertus que sa fidélité. Victimes de la crise financière qui frappe la région des Grands lacs et de la hausse vertigineuse du prix des denrées alimentaires, certains Congolais ont dû changer leurs habitudes en consommant de la viande de chien. Au contact de la population, le site Radio Nederland Wereldomroep rapporte qu’un marché de vendeurs spécialisés dans la viande de chien s’est installé dans le quartier populaire de Majengo à Goma, à l’est de la RDC. Comme solution de remplacement à la viande bovine, actuellement hors de prix, «entre 5 et 10 dollars (environ 3 et 7 euros) le kilo», les habitants expliquent pourquoi ils se sont tournés vers la viande de chien. «Les années passées, la viande de chien n’était pas sur le marché, car on ne mangeait pas de cette viande. Quand on apprenait que nos enfants en mangeaient chez les voisins, ils devaient être punis sévèrement. Aujourd’hui, la vie nous oblige tous à consommer du chien, car la viande bovine coûte énormément cher», confie une mère de huit enfants. Ce marché spécialisé en plein développement est régulièrement approvisionné, «même chez nous à Katoyi (une localité sur le territoire de Masisi, dans la province de Nord-Kivu), nous trouvons très facilement de la viande de chien à tous les prix», témoigne-t-on. Les chiens sont achetés entiers entre 5 et 10 dollars par plusieurs familles. «Cela nous permet de manger de la viande plusieurs fois par semaine», explique un père de famille. La consommation de la viande de chien ne présente pas de risque pour la santé de la population congolaise, sous réserve des conditions d’hygiène et de la bonne santé des animaux domestiques. Cette ancienne pratique asiatique était en Afrique réservée à l’origine à certaines tribus installées le long de la province de Kasaï, la rivière d’Afrique centrale. Sur le marché de Goma, la viande de chien est proposée aux amateurs sous toutes les formes : grillée, en brochettes ou crue. Quant au goût, elle n’aurait rien à envier aux autres viandes, et conviendrait à l’appétit des Congolais : «Aujourd’hui, je mange du chien sans problème, c’est une viande comme toutes les autres, et elle a d’ailleurs une très bonne saveur», garantit une autre Congolaise. Manger du chien n’est plus tabou chez les Congolais. Le chien et le chat tendent à remplacer le bœuf et la chèvre dans l’alimentation de certains Congolais. Crise alimentaire oblige, les deux animaux ont cessé d’être les amis fidèles de l’homme et les tabous ne résistent plus devant la faim. Chiens et chats vont désormais unir leur sort et faire équipe pour se méfier des humains.  


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)