Algérie

AMENDEMENT DU CODE DE LA FAMILLE



Sévère réquisitoire d?El Islah à Constantine Dans une ambiance reflétant un véritable état d?alerte, le mouvement El Islah a réuni ses militants et sympathisants à Constantine dans un mini-rassemblement organisé jeudi dernier au centre culturel Ibn Badis (ex-UP) et qui finira par prendre les allures d?un sévère réquisitoire contre l?avant-projet de loi modifiant et complétant la loi n°84-11 du 9 juin 1984 portant code de la famille et endossé par le Conseil du gouvernement lors de sa réunion du 18 août dernier. La couleur a été annoncée de prime abord par Lakhdar Benkhellaf, député d?El Islah chargé de l?organisation, qui n?a pas lésiné sur les mots pour fustiger ouvertement le projet en question qualifié, selon lui, de « complot contre l?Islam, la famille et la société algérienne ». « Le gouvernement de l?Alliance présidentielle veut provoquer le peuple algérien en piétinant ses sentiments. Il cherche à laïciser la famille à l?instar du système éducatif », déclare Benkhellaf. Affichant clairement la position de son parti, l?orateur développera un discours sans indulgence envers les innovations apportées par l?amendement du code de la famille. « Nous avons relevé quatorze violations de la charia dans un texte anticonstitutionnel que nous rejetons en bloc », affirme-t-il. Benkhellaf citera au passage le refus catégorique exprimé par son parti quant aux larges prérogatives accordées au juge au sujet de l?accomplissement du mariage polygame, la suppression du mariage par procuration, l?unification de l?âge de contracter le mariage, l?obligation de production de certificat médical pour chacun des deux conjoints pour l?accomplissement des formalités du mariage et enfin la suppression de l?obligation de tuteur pour la fille ayant 19 ans. En somme, c?est une véritable levée de boucliers que le mouvement El Islah a enclenchée en appelant sa base à se mobiliser avec tous ses alliés pour « bloquer » l?amendement du code la famille avant d?atterrir au Conseil des ministres, sinon « l?enterrer à l?Assemblée nationale », selon l?expression d?une militante du parti de Djaballah. Ce dernier, qui ne semble guère vouloir lâcher prise, est décidé à aller jusqu?au bout de son mouvement de contestation en usant de tous les moyens offerts pour faire avorter un avant-projet de loi qui sème déjà la discorde avant même de faire l?objet d?un débat constructif et à large échelle. Reste à savoir si le mouvement Islah trouvera réellement l?écho et le soutien attendus de la population sachant que les positions fermes et dures de son leader au sujet de la même question ont été à l?origine de sa cuisante défaite lors de la présidentielle du 8 avril dernier, surtout que la sanction est venue, dans une large part, de l?électorat féminin.


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