Tamazight comme dimension a toujours constitué un élément
fondamental de la personnalité nord-africaine et ce à tous les niveaux,
qu’ils soient historique, culturel, linguistique ou autres. Même si cette
constituante nord-africaine est millénaire, elle a pratiquement toujours
été minorisée par rapport aux autres dimensions ayant existé et
existant dans cette aire géographique que les berbèrisants appellent
communément Tamazgha. Cet état de fait a fait que tamazight en tant
que langue n’a jamais été écrite, si ce n’est de manière sporadique
dans des inscriptions funéraires ou dans les inscriptions qu’on peut
retrouver aujourd’hui dans le Hoggar.
Pour ce qui est de l’histoire récente de l’Algérie, si la
colonisation française a toujours stigmatisé la dimension amazighe,
l’indépendance de ce pays ne lui a pas rendu justice ; bien au
contraire, les tenants des décisions politiques et idéologiques postindependance
ont été encore plus féroces vis-à-vis d’elle. La volonté
des décideurs algériens d’intégrer le « Monde Arabe » et de construire
une identité algérienne exclusivement arabo-musulmane a
complètement occulté et l’histoire, et la culture et la langue amazighes
qui pouvaient constituer, dans leur imaginaire, un facteur de division
et de désagrégation de la nation algérienne. Ceci donna donc lieu à
une réduction de l’aire linguistique amazighe qui s’est réduite de
manière rapide et qui a fait que beaucoup de locuteurs, surtout dans le
pays Chaoui, ont progressivement délaissé Tamazight au profit de
l’Arabe Algérien.
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Posté Le : 18/03/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Benali-mohamed Rachid
Source : Iles d Imesli Volume 4, Numéro 1, Pages 245-252 2012-12-31