Algérie

« Améliorer les capacités militaires pour contrer le terrorisme »



« Améliorer les capacités militaires pour contrer le terrorisme »
L'Algérie a accepté de travailler avec le Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom). L'annonce a été faite hier par Vicki Huddleston, sous-secrétaire adjoint à la Défense pour l'Afrique, lors d'une rencontre avec la presse au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Il s'agit, selon elle, d'activités communes. « Car il ne s'agit pas d'adhérer à l'Africom. Il s'agit surtout de demandes formulées par certains pays pour pouvoir effectuer des activités au sein de ce commandement », a-t-elle indiqué. Le récent accostage du navire USS Harley à Alger entre dans le cadre de cette coopération. Il en est de même pour les exercices communs organisés par la US Navy et la Marine algérienne et pour un symposium organisé dans le Connecticut auquel des officiers algériens ont assisté. « Nous favorisons ce genre d'échanges à des fins de formation et d'expérience pour aboutir à nos objectifs communs. J'ai évoqué avec les responsables algériens la manière dont nous pouvons poursuivre la coopération. Nous avons abordé le sujet relatif à l'Africom. J'ai exprimé également notre inquiétude quant à la propagation du fléau du terrorisme au Maghreb et en Afrique de l'Ouest », a précisé Mme Huddleston. Les Etats-Unis apprécient, selon elle, le rôle que l'Algérie joue dans la région. « C'est un rôle que nous avons toujours encouragé car utile pour faire face au phénomène du terrorisme dans la région du Maghreb et au nord du Mali. Nous souhaitons voir davantage de volonté politique de la part des gouvernements des pays de l'Afrique subsaharienne pour affronter ce fléau. Nous louons les efforts récemment menés par les gouvernements de la région, dont la réunion de Bamako », a-t-elle poursuivi.A Bamako, plusieurs responsables des pays du Sahel et du Sahara se sont réunis pour coordonner leurs efforts de lutte contre le terrorisme. « En matière de lutte antiterroriste, nous travaillons avec l'Algérie, avec les pays du Maghreb, avec l'Union européenne et avec l'Union africaine pour pouvoir combattre les bases des terroristes établies au nord du Mali », a-t-elle précisé. D'après la responsable du Pentagone, il n'existe pas de recrutement massif des groupes armés en Afrique subsaharienne. Selon elle, le GSPC, qui opère depuis 2003, compte peu d'éléments parmi leurs rangs. « C'est une organisation qui manque d'effectifs. Je ne pense pas que les Touareg soient intéressés par les groupes salafistes. Ils sont musulmans sunnites qui ne partagent pas les croyances des groupes extrémistes. J'ai visité cette région et on m'a dit qu'ils croient plus aux saints de Tombouctou qu'à ces groupes », a souligné Vicki Huddleston. Le phénomène de kidnapping de touristes étrangers et des rançons a amené Washington à réviser certaines positions sur l'action supposée subversive des groupes armés. On évoque de plus en plus le banditisme et le crime organisé. L'Africom, qui est opérationnel depuis octobre 2008 et est basé à Stuttgart, en Allemagne, entend travailler, selon la responsable américaine, avec les différents pays africains pour améliorer leurs capacités militaires, pour lutter contre les activités illégales comme le trafic de drogue, la traite des personnes, le trafic d'armes et le terrorisme. « Ces activités déstabilisent les Etats africains. Nous voulons que le continent africain travaille ensemble et décide ce qu'il veut. Nous sommes inquiets des tragédies humanitaires au Soudan, au Congo et au Liberia. Nous essayons de faire ce que nous pouvons et appuyer les forces de maintien de la paix. Nous pouvons apporter notre assistance à ces forces travers la logistique et le renseignement », a-t-elle soutenu. A Alger, Vicki Huddleston a discuté avec les responsables algériens de la situation politique dans certains pays, comme la Guinée. Il est établi que la diplomatie algérienne suit de près l'évolution des événements politiques et économiques en Afrique de l'Ouest. « Nous avons exprimé notre désir de pouvoir continuer notre coopération et avons abordé la manière dont nous pouvons aider les pays africains à connaître la stabilité », a souligné Mme Huddleston, qui a rappelé les propos tenus par le président Barack Obama à Accra, au Ghana : « L'Afrique aux Africains. »L'Africom, qui est dirigé par le général William Ward, restera pour l'instant en Allemagne. Un groupe de travail dépendant de ce commandement a été installé à Djibouti. Selon la responsable du Pentagone, plusieurs pays collaborent avec ce groupe de travail, comme le Japon, l'Australie, l'Italie et le Royaume-Uni. « Nous recevons des visites de responsables intéressés par la question de la stabilité dans la région et par la lutte contre la piraterie. Nous travaillons avec l'OTAN, l'Union européenne et la Chine sur des questions de sécurité. L'Africom et les organisations régionales peuvent jouer un grand rôle. Nous voulons appuyer ces organisations, dont l'Union africaine », a-t-elle noté. Ancien ambassadeur des Etats-Unis au Mali et au Madagascar, Vicki Huddleston s'est longuement occupée des affaires cubaines au département d'Etat. Elle a animé des conférences pour le centre Rockefeller de Harvard et fait des commentaires politiques pour les grands networks américains, tels que ABC, NBC et NPR.


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