Malik BoumatiL'ex-salle de cinéma Le Djurdjura de Tizi Ouzou a enfin été démolie et le chantier de sa reconstruction lancé quatre années environ après son inscription. Pour bien comprendre la situation de ce projet, il faut savoir qu'il a été inscrit au même moment que l'autre salle de cinéma de la ville, Le Mondial, qui a été achevée et transférée à la Cinémathèque d'Alger. C'est dire le retard immense enregistré dans la finalisation du premier projet, et il ne concerne malheureusement pas uniquement cette infrastructure, ni même le seul secteur de la culture. Mais ce secteur a fait parler de lui au moins à deux reprises. Il a fait parler de lui quand, durant les années 1990 et pendant la grave criseéconomique et sécuritaire subie par l'Algérie, les pouvoirs publics avaient décidé de le sacrifier pour des secteurs plus vitaux, ainsi que quand le chantier de réhabilitation du Théâtre régional Kateb-Yacine a duré plus de cinq années, de 2005 à 2010. C'est donc naturel que les chantiers lancés dans ce secteur soient observés de près. Une observation qui permet de constater ce retard dans le lancement des travaux de reconstruction de la salle de cinéma Le Djurdjura mais aussi d'autres projets inscrits à l'indicatif de la wilaya de Tizi Ouzou.Il faut tout de même signaler une certaine «amélioration» dans le respect des délais de réalisation, constatée depuis trois ou quatre années. Certes l'on n'est pas encore arrivé à respecter scrupuleusement les cahiers des charges, mais les longs retards dans la réalisation de projets deviennent de plus en plus rares. En termes plus clairs, les retards existent toujours mais ils sont de plus en plus courts, et il est facile de le constater avec des projets déjà lancés comme celui du Musée régional des arts et de l'archéologie et celui de la grande bibliothèque de wilaya. Mais si cette évolution est effective dans la partie réalisation, elle ne l'est pas encore dans celle de la procédure qui demeure encore longue et complexe. De l'inscription des projets au lancement des travaux de leur réalisation, il faut compter quelques années. C'est que la procédure des marchés publics reste encore enchainée par les considérations bureaucratiques, même si les pouvoirs publics chantent sur tous les toits leur décision d'endiguer ce fléau. Il est vrai cependant que dans le cas des marchés publics il est très difficile de réduire les délais sans mettre en péril le projet, c'est ce qui conduit aujourd'hui les autorités à explorer de nouvelles formules qui font gagner du temps sans remettre en cause les actions légales. Il y a également les nombreuses contraintes rencontrées tout au long de la procédure, comme les oppositions de citoyens ou de groupes de citoyens ainsi que des contraintes techniques non prises en compte qu'il faut lever avant l'ouverture des chantiers. Cet état de fait est visible dans certains autres projets alloués au secteur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui n'arrivent toujours pas à connaître un lancement des chantiers. Les projets de conservatoire de musique et d'une grande salle de spectacle de 3 000 places figurent parmi les projets annoncés depuis au moins quatre années. Ils ne sont toujours pas lancés alors qu'ils ont été inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014.M. B.
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Posté Le : 22/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com