L'indice de confiance des chefs d'entreprises s'est amélioré en avril après s'être tassé en mars, renouant ainsi avec la tendance haussière significative du mois de Février.Cependant, l'indice établi par le forum des chefs d'entreprises (FCE) continue d'évoluer en zone négative depuis mai 2013 à avril 2014, ce qui traduit une morosité du climat des affaires pour les patrons, selon les propos mêmes des rédacteurs de l'enquête mensuelle qu'est le «Baromètre». Pour rappel, en mars, la baisse du moral des investisseurs est intervenue durant la campagne présidentielle 2014, période d'incertitude pour certains. A présent, le FCE attribue cette légère amélioration (trois points) à une meilleure visibilité, enregistrée à la suite des résultats de la présidentielle et le maintien d'Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement. Le patronat va donc continuer à opérer avec pratiquement les mêmes interlocuteurs politiques, le gouvernement ayant déjà exprimé son engagement en faveur de l'entreprise. D'ailleurs, le président du FCE Réda Hamiani n'a pas manqué de le souligner dans un entretien avec TSA. Il déclare: «?le plus important est que l'équipe soit toujours dirigée par M. Sellal avec qui on a pris un certain nombre d'engagements. On pense notamment à l'instruction du 7 août 2013 relative à la relance des investissements et l'amélioration de l'environnement des affaires ou à l'importation de matériel d'occasion et de chaînes rénovées.» Selon l'étude du FCE, l'indice de confiance des patrons, tous secteurs d'activités confondus, passe de -10 en mars à -7 en avril soit une légère progression de 3 points. Cet indice, qui reste, toutefois, dans la zone négative depuis un an, est calculé sur la base de trois critères portant sur les perspectives de production, le volume des commandes et le niveau des stocks. Il résulte d'une comparaison avec les indices des principaux partenaires de l'Algérie (France et UE). L'étude du FCE souligne la détérioration de l'environnement managérial pour les producteurs de Biens ou de Services : «?le fait que cet indicateur évolue dans la zone négative depuis maintenant une année traduit pour cette catégorie d'agents économiques l'existence d'un climat morose persistant». Cet état d'esprit qui caractérise le moral des patrons est confirmé par le président du FCE qui a déclaré que «?on bute toujours sur un environnement des affaires qui reste à parfaire et une administration qui met sous embargo notre économie».«Nous sommes à l'aise!»M. Hamiani est resté toutefois positif en faisant référence au Baromètre : «? Il y a eu une période d'attentisme. Aujourd'hui, on a une reprise qui se confirme. Le baromètre du Forum (?) repart dans une zone positive. La reprise n'est pas extraordinaire mais elle est significative.» Et justement selon le baromètre du FCE, l'indice du moral des patrons a entamé, pour les quatre premiers mois de 2014, sa sortie d'une période négative. L'examen de l'évolution de l'indice de confiance durant ces douze derniers mois, fait ressortir deux périodes distinctes. La première période qui va d'avril à décembre 2013 est caractérisée par un indice de confiance des chefs d'entreprises se rétractant régulièrement du fait de la détérioration de l'activité économique. Il passe de +11 en début de période (avril 2013) à -22 en fin de période (décembre 2013), précise l'étude selon laquelle la deuxième période est plus positive. Cette seconde période, bien qu'elle soit plus courte (les 4 premiers mois de 2014), est par contre caractérisée par une évolution mensuelle de l'indice de confiance discontinue avec, cependant, une tendance à la hausse significative d'une amélioration graduelle de l'activité économique résultant «probablement» d'une meilleure visibilité, ajoute l'enquête qui explique que l'évolution de cet indice est le fait d'une progression dans deux secteurs que sont les industries agroalimentaires (IAA) et le BTP. Ils affichent en avril des valeurs positives, en progression respectivement de 13 et 11points. Quant au secteur des Services et celui des industries hors IAA, leurs indices ont baissé respectivement de 1 et 3 points. Cette «meilleure visibilité» rapportée par l'enquête du FCE est également soulignée par le patron des patrons qui évoque les trois changements dans les ministères des Finances, l'Industrie et le Commerce : «?Les titulaires de ces portefeuilles ne sont pas nouveaux. Ce sont des connaisseurs du monde économique. Nous sommes à l'aise. Lors de l'examen des différents dossiers qui vont les concerner, on n'aura pas de peine à les convaincre sur le bien-fondé des mesures que le patronat aura à proposer. Notre ministre des Finances (Djellab) vient du secteur de la banque et il a déjà été ministre délégué aux Finances. Nous avons déjà connu Bouchouareb à l'Industrie en 1995. Il a une connaissance du monde industriel et c'est un personnage qui a une très grande proximité avec les milieux des affaires. D'ailleurs, l'industrie est peut-être la partie qu'il est urgent de reprendre pour contrecarrer et diminuer l'emprise des importations. Quant à Amara Benyounes, il n'est plus à présenter par rapport à son dynamisme et sa connaissance des questions économiques et commerciales. Ceci dit, c'est sur le terrain qu'on va les juger.» Enfin, il y a lieu de souligner que pour ce qui est de l'Union européenne et de la France, le climat évolue très lentement pour ne pas dire qu'il se stabilise en avril, leurs indices de confiance, respectivement, de -2 et -7 soit une progression de 1 point.
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Posté Le : 09/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Benchikh
Source : www.lefinancier-dz.com