Algérie

Amélioration de l'environnement des affaires en Algérie : la promesse non tenue de Cherif Rahmani



Amélioration de l'environnement des affaires en Algérie : la promesse non tenue de Cherif Rahmani
Cherif Rahmani, l'ancien ministre de l'Industrie, promettait au début de l'année, avec un renfort d'une campagne médiatique, une amélioration du classement de l'Algérie dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale (BM). Mardi 29 octobre, le rapport est tombé. L'Algérie recule de 2 places en matière d'environnement des affaires dans le monde. A la 153e position.Le verdict de la BM est plutôt sévère mais pas surprenant pour les milieux d'affaires nationaux et étrangers en Algérie. Le pays n'a même pas réussi à maintenir son classement 2013, reculant de deux places à la 153e position sur 189 économies classées à travers le monde. Le classement 2013 avait déjà suscité la colère de l'ex-ministre de l'Industrie, qui a décidé au nom du gouvernement d'installer un comité national chargé de l'amélioration de l'environnement des affaires en Algérie. Ce comité, constitué de représentants des ministères de l'Industrie, de l'Habitat, des Finances, de la Justice, du Travail et de l'emploi, d'organisations patronales et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été installé en grandes pompes en mars dernier à Alger.
Des mesures sans effets
L'objectif essentiel de la création de cette instance était de prendre des décisions concrètes pour progresser dans le prochain classement Doing Business de la BM. Le 18 juin dernier, Rahmani annonçait que le rapport de l'Algérie sur l'amélioration du climat des affaires avait été transmis à la Banque mondiale, avant de le présenter au gouvernement. Le rapport de Rahmani avait passé en revue les 10 indicateurs de la BM, fait une analyse de la démarche du gouvernement et émis 100 propositions pour améliorer, à court terme, l'attractivité de l'économie algérienne. Le gouvernement a pris des mesures pour faciliter l'acte d'investir, en particulier, l'accès pour les PME aux crédits d'investissement, l'accès au foncier, l'institution du statut de l'opérateur économique agréé (OEA)...etc. Mais les mesures sont restées sans effet. Et l'Algérie a reculé dans le classement Doing Business 2014.
Recul dans 9 indicateurs sur 10
Le rapport Doing Business 2014 évalue les réglementations ayant une incidence sur 10 étapes de la vie d'une entreprise : création, obtention de permis de construire, raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de l'insolvabilité. Sur les dix indicateurs du classement, L'Algérie n'a enregistré qu'une légère amélioration au niveau du règlement de l'insolvabilité. A titre d'exemple, dans l'indicateur création d'entreprises, l'Algérie est classée à 164ème place mondiale en recul de 5 places. Ainsi, pour créer une entreprise en Algérie, il faut 14 procédures pour un délai de 25 jours. Soit, plus que la moyenne enregistrée dans la région MENA (Afrique du Nord Moyen Orient) qui est de 8 procédures pour un délai de 19 jours. Idem pour les autres indicateurs, où l'Algérie parait loin de la moyenne régionale.
La Banque Mondiale a-t-elle pris en compte les mesures prises par le gouvernement et les données du rapport du comité national, avant d'élaborer son classement ' Ou, tout simplement, ces données ne sont pas parvenues à temps à la Banque mondiale ' Sachant que « les données du rapport Doing Business 2014 ont été actualisées en date du 1 er juin 2013. Le prochain rapport 2015 apportera certainement les réponses à ces questions, et un jugement sur l'efficacité des mesures prises par les pouvoirs publics.


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